Retour sur la victoire à Metz sous le prisme de ce qu'a mis en place Jorge Sampaoli.
La victoire de l'OM en Lorraine (1-2) hier est l'objet de profonds débats entre supporters phocéens. Alors, Sampaoli à Metz, génie ou déni ? Vous pouvez donner votre avis à la fin de l'article.
Dans le déni
Effectivement, l'OM s'est imposé à Metz, repassant devant Nice et le PSG en Ligue 1 au classement des équipes à l'extérieur (8 victoires, 2 nuls, 2 défaites). Mais cette victoire, c'est avant tout celle d'Arkadiusz Milik, un attaquant de grande classe qui a tiré son équipe d'un mauvais partage des points face à des Messins qui devenaient de plus en plus physiques. La célébration, la déclaration d'après-match de Milik, tout laisse à penser que le Polonais ne va pas jouer les jokers de luxe éternellement. Il n'est pas venu à Marseille pour ça. Alors gagner à Metz, c'est bien, cela consolide une place sur le podium et cela va permettre en juin d'atteindre l'objectif. Mais à quoi cela sert-il si c'est pour avoir un attaquant qui dit "merci, mais aurevoir" et qu'il faut à nouveau tout reconstruire derrière ? Le cas de Sead Kolasinac est encore plus parlant. Après avoir regardé Luan Peres du banc de touche mercredi à Nice, il a vu Pape Gueye démarrer à sa place. Même si Pape Gueye a gagné la CAN... Enfin, au-delà des cas Kolasinac et Milik, cette victoire s'accompagne encore d'un coaching baroque, avec les premiers changements à la 75e, un Bakambu qui sort alors que Bamba Dieng a des crampes, un Antonetti qui avait alors déjà demandé à ses joueurs de plus se projeter, notamment Maïga, l'auteur de l'égalisation et l'entrée d'un attaquant rapide, Nguette, pile sur Pape Gueye. Sans ça, peut-être pas de Kolasinac, peut-être pas de bijou de Milik et un seul point sur trois. On ne sait jamais, mais il vaut mieux ne pas rester dans le déni, car ça ne sera pas toujours le 19e de Ligue 1 en face.
Un coup de génie
Un match du dimanche soir chez une petite équipe de Ligue 1, ce n'est jamais évident. Toute la concurrence a joué. Il y a soit la pression de gagner car les autres ont fait de même... soit la pression de gagner car les autres ne l'ont pas fait et il ne faut pas être l'idiot qui n'en profite pas, cela se paie plus tard dans la saison. Du coup, l'OM a gagné à Metz. Comme au coeur de l'automne, quand l'OM s'était imposé à Clermont. Que retenir de cette victoire en Auvergne, si ce n'est l'éclair de Cengiz Under ? Pas grand-chose... par contre, ce qui reste dans toutes les têtes, c'est que l'OM s'était imposé. CQFD. Il y en aura toujours pour s'accrocher aux basques du technicien argentin. Mais cela ne sera à rien de s'imposer avec panache en Lorraine pour se faire accrocher, à Troyes par exemple la semaine prochaine. Qui sont les trois derniers techniciens à avoir qualifié l'OM en Ligue des champions ? Didier Deschamps, Elie Baup, André Villas-Boas. Des entraîneurs qui n'ont jamais renié l'utilité de ces "petites victoires". Peut-être pas un hasard. Sampaoli y rajoute une composition d'équipe étonnante ? Elle a le mérite, à sa manière, de concerner plus que onze joueurs dans l'effectif. Parce que parler de Kolasinac et Milik ok, mais il faut aussi parler de Gueye et Bamba Dieng qui doivent aussi sentir la considération de leur entraîneur après un premier sommet dans leur carrière. Et puis, il ne faut pas oublier que cette victoire s'inscrit aussi dans le contexte d'un championnat où il y a eu une manche aller. Où les Messins avaient tout fait pour gagner du temps en seconde période avec un entraîneur qui s'en était presque gargarisé à la fin. Voir aujourd'hui Frédéric Antonetti frustré, cela rend peut-être la victoire plus belle pour le technicien argentin. Et jeudi, ça sera un autre combat...