OM : Rabiot et Balerdi, positions fragiles !

Rabiot milieu droit, pourquoi faire ?

Adrien Rabiot a réalisé un retour fracassant avec l'Equipe de France lors de cette trêve internationale. Pour son retour dans le onze de départ, le milieu de terrain de l'OM s'est offert un doublé de la tête lors de la victoire convaincante des Bleus en Italie (1-3). Son match aura de plus été abouti, dans un poste habituel de relayeur gauche où il semble presque indiscutable. Le Duc compte 50 sélections au compteur et 6 buts inscrits en Bleu. Reste à savoir si Roberto De Zerbi continuera à l'utiliser à un poste moins naturel de relayeur droit. L'Italien aura sans doute apprécié la prestation de son joueur vedette face à son pays.

 

 

 

Le milieu relayeur gauche titulaire de l'équipe de France, un des plus cotés en Europe, dans la fleur de l'âge du haut de ses 29 ans, a donc rejoint l'OM en septembre sauf que... il n'a jamais joué relayeur gauche. Roberto De Zerbi préfère le voir évoluer à droite dans l'entrejeu. Un problème plus important qu'il n'en a l'air ?

Adrien Rabiot a fait sa carrière et sa réputation sur sa capacité à évoluer au milieu de terrain, souvent dans des 4-3-3 dans un poste de relayeur gauche, ou dans certains cas comme étant le plus à gauche d'une paire de récupérateurs dans un 4-2-3-1. Il a même parfois dépanné comme milieu offensif ou latéral gauche chez les Bleus. Mais presque jamais dans sa carrière il n'a eu à changer ses habitudes en se trouvant déporté sur le côté droit, comme c'est le cas depuis son arrivée à Marseille, soit dans un milieu à deux avec Hojbjerg, soit dans un milieu à trois. Sur le papier, ça n'a pas beaucoup de sens, mais Roberto De Zerbi a ses convictions et il préfère un assemblage de "faux pieds" pour favoriser son jeu intérieur. C'était déjà le cas avec Geoffrey Kondogbia en août. Le long terme en dévoilera peut-être les bienfaits.

Après le match à Nantes, Adrien Rabiot revenait sur ce choix qui peut sembler étrange, mais qui, selon les dires du joueur, ne pose pas de problème majeur : "Je retrouve mes jambes petit à petit. Je suis content d'enchaîner. On parle beaucoup avec le coach sur mon positionnement au milieu avec Pierre-Emile et le troisième milieu. Le coach essaie de trouver le meilleur poste pour chacun. Je me sens bien en relayeur, un peu plus haut sur le terrain. À droite, c'est une volonté du coach. Il préfère un gaucher à droite et un droitier à gauche. C'est quelque chose sur quoi je peux m'adapter. Le coach est à l'écoute de ce qu'on ressent. C'est une position qui me convient. Il nous laisse aussi une certaine liberté sur le terrain". Un choix technique contestable et contesté. Roberto De Zerbi se montrera-t-il pragmatique en renonçant à son idée de départ et en utilisant Adrien Rabiot à son poste ? Ou bien restera-t-il fidèle à son projet, quitte à ce que l'adaptation soit longue ?

 

Balerdi, la faute aux dirigeants ?

Autre choix contestable : utiliser Leonardo Balerdi en tant que stoppeur droit, accompagné au choix de Lilian Brassier, Derek Cornélius ou Geoffrey Kondogbia. Le technicien italien semble encore hésitant quant à sa paire de centraux. C'est peut-être parce qu'il sait que son meilleur stoppeur gauche n'est autre que Balerdi lui-même. C'est à ce poste que l'Argentin s'est montré performant ces derniers mois, que ce soit aux côtés de Samuel Gigot ou Chancel Mbemba. Problème : ce dernier est mis au placard et ne peut être utilisé. Le seul stoppeur droit à disposition de De Zerbi est donc Bamo Meïté, mais le profil de l'ancien Lorientais ne semble pas convenir à l'ancien coach de Brighton. Par défaut, Balerdi est donc positionné à droite.

Mais pour le coup, la faute n'est-elle pas plutôt à mettre sur la direction phocéenne, qui a décidé de recruter deux défenseurs centraux gauches ? N'aurait-il pas mieux valu chercher un droitier et un gaucher ? En attendant, Leonardo Balerdi est en difficulté et se montre bien moins impérial que la saison dernière. La faute à une position qu'il ne maîtrise pas, et peut-être aussi à son rôle de capitaine, qui lui demande un dépassement de fonctions qu'il n'avait pas à assumer lorsque Pierre-Emile Højbjerg dirigeait l'équipe.

Avec Leonardo Balerdi en stoppeur gauche et Adrien Rabiot en milieu relayeur gauche, l'OM serait-il plus fort ? On a tendance à le penser, mais il faut également laisser à Roberto De Zerbi le temps de travailler paisiblement.