OM : que va faire Sampaoli à 20 minutes de la fin s'il y a 0-0 à Lyon ?

Clairement, il y a déjà deux phases dans la saison de l'OM. La première, où, après avoir fait comprendre ses intentions pendant la pré-saison, Jorge Sampaoli a testé sur la Ligue 1 son schéma offensif en 3-2-4-1 qui s'est mué en 3-3-3-1. De quoi diviser, entre ceux qui étaient aux anges de revoir une équipe avec de l'ambition dans le jeu et ceux qui assuraient qu'un tel déséquilibre allait causer la perte de l'équipe sur la durée, que les coachs adverses allaient s'adapter. Un tournant de la saison était déjà tout désigné : fin octobre, en l'espace d'une semaine, l'OM allait jouer contre la Lazio Rome, le Paris Saint-Germain et le Nice de Christophe Galtier, sérieux concurrent pour le podium. A cela, Jorge Sampaoli a répondu avec un ajustement tactique : Pol Lirola a intégré la ligne des milieux offensifs pour voir un OM passer en 4-4-2 au moment de se replier. Une position pas non plus dominante puisque le club phocéen a réussi à garder son style avec une possession systématiquement de son côté. Une solidité défensive aussi puisque l'OM est invaincu depuis. Le problème, c'est que cela s'accompagne également d'une efficacité offensive en berne. Même si l'équipe s'est aussi essayée à d'autres animations sur les 6 rencontres disputées, il n'y a eu que quatre buts de marqués, pour trois 0-0 et une seule victoire. 

Les limites des consignes d'un coach ?

Un bilan qui amène forcément certaines questions. Mais à la lumière des explications de Valentin Rongier récemment dans l'After Foot sur RMC, et débattu dans une partie du Talk Show que vous pouvez retrouver en vidéo, difficile de tout imputer à Sampaoli. Le milieu de terrain explique par exemple que, si cela ne tenait qu'au coach, les Olympiens auraient peut-être plus lâché les chevaux en fin de partie contre le PSG, à 11 contre 10. Une consigne facile à transmettre en apparence sauf qu'une fois sur le terrain, les joueurs se sont un peu figés d'eux-mêmes, conscients qu'un contre d'MBappé aurait pu les fusiller. Ce serait la limite d'un entraîneur. Oui et non. De par son discours, un entraîneur peut contaminer ses troupes, et si Rongier jure que le troupeau adhère, ce qui semble tout de même le cas, preuve en est qu'il ne suit pas non plus son berger les yeux fermés. Il est possible que Sampaoli, pour que le message s'imprime davantage, en fasse plus : dans ses causeries mais surtout dans son coaching qui envoie un message pas seulement à celui qui rentre et/ou à celui qui sort mais bien à tous les joueurs. 

La compo de départ, c'est bien, penser à la suite, c'est bien aussi 

Du coup, comment cela va-t-il se passer contre Lyon ? L'opposition entre Peter Bosz et Jorge Sampaoli pour ce Lyon-Marseille vaudra son pesant de cacahuètes pour cela. Que va faire Sampaoli ? Va-t-il considérer qu'il faut être compact au Groupama Stadium et opter à nouveau pour ces deux lignes de quatre qui se replient le plus vite possible ? Ou est-ce que le forfait de Léo Dubois va le pousser à insister sur le côté droit de la défense lyonnaise, avec un Bamba Dieng qui pourrait rejouer sa partition de Monaco dans le couloir gauche où il avait mis Matsima au supplice ? Dans le même entretien, Rongier a assuré que son coach préparait toute la semaine d'entraînement avec des exercices, des oppositions, pensés en fonction du match du week-end. Il sera donc intéressant de voir s'il faut dans un premier temps se méfier ou tout faire pour achever la bête blessée (Lyon reste sur une défaite 4-1 à Rennes). Et il serait dommage de croire que la réponse se situera dans la composition d'équipe de départ. Car il y a un match à disputer derrière et la décision pourrait se faire avec un coaching décisif. C'est avant tout là que Sampaoli doit montrer qu'il a également de sacrées aptitudes. Hâte donc de voir le plan, ainsi que les issues de secours.