OM : qu'a-t-on appris de la conférence de Pablo Longoria ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 29/04/2021 à 01:00
Retour sur la conférence de presse du président de l'Olympique de Marseille, Pablo Longoria, et ses enseignements.
Forcément, ceux qui attendaient des révélations de Pablo Longoria sur la Vente OM ont été déçus. Mais pour les autres, il y a vraiment de quoi être enthousiaste sur cette nouvelle façon de communiquer. Le président est resté face aux journalistes pendant une heure et n'a éludé aucun sujet (alors qu'il y a même eu une question sur OM Fondation). Evidemment, si l'on prend toutes ses phrases, on peut forcément tomber sur des passages un peu vagues, comme quand il explique qu'il n'aime pas la notion de certitude parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver dans la vie, ou qu'il assure qu'il est important de s'appuyer sur les anciens joueurs sans donner plus de précisions. Mais d'une manière générale, Pablo Longoria a été précis dans ses réponses. Ce n'est pas sans risque. La règle du jeu est connue de tous, si cela ne suit pas dans les actes, ses déclarations du 28 avril lui seront ressorties. A Marseille, l'optimisme ramène de l'attente, beaucoup d'attente.
Ce que veut faire Longoria avec l'effectif actuel
Sur le mercato de l'OM, le sujet le plus attendu, il n'a par exemple pas transpiré. Pour le dossier Milik, où son expression "on a la main", en février, avait pu faire tiquer, il a ainsi martelé en étant plus explicite : "Il n'y a pas de parole donnée de le libérer s'il y a un grand club. Son intention c'est de continuer à Marseille, il est très content ici". Concernant Thauvin et Amavi, les deux fins de contrat que le club aimerait prolonger, il est loin de se mettre à genoux (voir en vidéo) : "Les joueurs en fin de contrat en Europe, c'est très compliqué. Les joueurs doivent réduire leurs salaires mais ceux en fin de contrat s'attendent logiquement à gagner plus. Le timing va être totalement différent cette saison". Ce qui peut se comprendre par "on ne leur donnera pas forcément plus, et tant pis si on doit attendre le mois d'août pour les voir resigner, une fois qu'ils verront qu'ils n'auront pas mieux ailleurs". Et c'est un peu la même chose pour Balerdi et Lirola. Si effectivement le club veut les conserver, c'est sur la Fiorentina et Dortmund que Longoria met la pression : "La façon classique "on lève l'option d'achat", aucun club en Europe ne va faire une négociation facile comme ça. Il faut trouver un point d'équilibre". Il a confirmé le départ de Yohann Pelé et reconnu qu'ils cherchaient un gardien pour s'intercaler entre Mandanda et Ngapandouetnbu. Un discours de patron, qui sait ce qu'il veut, qui est plutôt sûr de sa connaissance du marché : "Il n'y a pas d'argent en circulation, personne ne prend des décisions. Les joueurs vont finir par comprendre que c'est une situation particulière". Et quand on le pousse sur la masse salariale, il livre une réponse forte : "Il y a toujours un joueur qui prend un plus gros salaire que les autres mais il doit se faire respecter dans le vestiaire. La chose la plus importante dans la gestion sportive, c'est quand un joueur rentre dans un vestiaire, il regarde tous ses coéquipiers, et se dit qu'il est dans la bonne catégorie salariale".
Ce qu'il veut faire de l'OM en général
Ce qui semble plutôt intéressant, c'est que Pablo Longoria n'a pas qu'un avis sur le mercato. Il a bien pris la mesure de son rôle de président. Jacques-Henri Eyraud ? Il s'occupe de donner la version de l'OM aux instances. McCourt ? Ce n'est pas le moment de lui demander de faire un effort, vu le contexte. Sur la formation aussi, il sait donner de la punchline : "Tu dois recruter les meilleurs joueurs en ville. Tu ne peux pas recruter un joueur en Suisse ou en Afrique si tu n'es pas crédible dans ta propre ville". Il a aussi une pensée pour les sources de la Vente OM : "J'ai découvert qu'il y a une façon de faire du business en France avec beaucoup d'intermédiaires qui veulent se mettre au milieu pour attirer de l'argent et de l'influence. Pour le moment, le club n'est pas en vente. Normalement, si c'est le cas, il n'y a rien qui sort dans la presse". Même si un fond étatique à la tête du club ne semble pas être à l'ordre du jour, il y a quand même de quoi espérer avec Longoria. Car le nouveau président ne manque pas d'ambition, comme le prouve sa réponse lorsqu'on lui demande s'il regarde en Ligue 2 pour le recrutement : "Il n'y a pas d'obligation de regarder dans des championnats mineurs. Nous sommes l'OM. Il faut trouver des joueurs exigeants, habitués à un certain niveau". Pour le mercato, Longoria vise un mix entre jeunes talentueux et éléments d'expérience. Ce à quoi tout le monde aspire si on y réfléchit. Comme lorsqu'on parle d'une équipe avec des valeurs, ça veut tout et rien dire. Longoria, lui, s'est risqué à un portrait-robot de ce que devait être une équipe de l'OM : "Agressive, solidaire et qui procure des émotions. Et surtout on doit être très collectifs, pour que les supporters puissent s'y identifier". Il ne se contente pas que de ça, il fixe aussi des objectifs : "Le podium. On travaille tous les jours pour ça, c'est l'objectif de la prochaine saison". Ca en fait, des enseignements...