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Saison

OM-PSG : le droit d'y croire

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 05/02/2016 à 07:00

OM-PSG : le droit d'y croireOM-PSG : le droit d'y croire

Les clans des latinos...

Dimanche, c'est le fameux classico. Ou classique. Ou OM-PSG, tout simplement. Car il n'y a plus vraiment de quoi mettre ces deux équipes dans le même poulailler pour présenter un combat de coq. A vrai dire, le choc n'a jamais été aussi déséquilibré, même à l'époque où l'une des deux formations était à l'agonie, au début des années 2000, et se servait de cette rencontre pour sauver la saison devant ses supporters. D'un côté, le PSG, avec les fonds qataris, n'a jamais été aussi fort. De l'autre, l'OM, et la brillante gestion de ces deux derniers mercatos, n'a jamais semblé aussi faible. Il suffit de repenser au match aller. Certes, dans une réorganisation tactique salvatrice, l'OM avait surpris, au point que certains observateurs prennent encore cette rencontre comme l'un des matchs références cette saison pour Michel. Mais c'est aussi la titularisation de deux hommes, Paolo De Ceglie et Rolando, impliqués sur les deux buts, dont la seule explication rationnelle sur leurs présences à l'époque reposait sur la pression que Doyen Sports pouvait exercer sur un entraîneur également dans son giron. C'est peut-être ce qui fait le mal au moment d'être confronté au PSG. Le club parisien est certes doté d'un réservoir financier illimité mais le projet est clair, les joueurs ne changent pas de saison en saison. Entre temps, à l'OM, il y a eu la fin de la période Deschamps, le pragmatisme de Baup, le projet Dortmund, la deuxième version avec Marcelo Bielsa et enfin, cet OM plutôt Doyen. En fait, ce qui fait mal, ce n'est pas que le clan des latinos du vestiaire du PSG soit composé de Thiago Silva, Lavezzi, Di Maria, Maxwell ou encore Verratti. C'est que le casting de la version marseillaise soit composé de Javier Manquillo (dont le principal tort est peut-être d'être sur la photo), Lucas Silva, Paolo De Ceglie, Rolando et Mauricio Isla. 
 

 

Un OM-PSG reste OM-PSG

Reste que ces joueurs enfilent la mythique tunique blanche tous les week-ends. Qu'ils représentent de fait les supporters marseillais et que certains jouent le jeu et donnent le meilleur d'eux-mêmes. Plus le nombre d'heures qui nous sépare de la rencontre diminue, plus le constat est évident : un match contre le PSG, même s'ils sont dans une galaxie fort fort lointaine, ça reste un match contre le PSG. Canal + l'a d'ailleurs bien compris avec sa bande-annonce. Plus question d'opposer les deux effectifs avec des images galactiques, ni même de jouer la carte de la provocation avec un couple qui s'embrasse avec les maillots des rivaux. Pour annoncer le match, on joue sur la passion d'un supporter marseillais. Un OM-PSG, ça reste quelque chose qui ne se rate sous aucun prétexte. Et pas besoin de dénigrer la stratégie commerciale, au fond, nous, les aficionados phocéens, on a exactement le même raisonnement. Même si c'est perdu d'avance, même si les dix dernières confrontations se sont soldées par neuf défaites et un nul, même s'il n'y a aucun risque pour que Paris prenne ce match à la légère, conscient que cette affiche fait la fierté de ses fans "historiques", à quelques heures du match, l'idée totalement folle d'être la première équipe à les battre cette saison en championnat traversera forcément l'esprit du supporter sur le chemin du Vélodrome. Le fameux "et si..." 

La magie du football demeure

Cela ne veut pas dire que l'on trouve subitement cette équipe incroyable, qu'on oublie ces moments de souffrance dans la saison où l'on a lutté pour rester éveillé devant le poste. Cela ne veut pas dire que l'on cautionne la stratégie ou l'attitude de Vincent Labrune lorsqu'il daigne parler en public. Mais dimanche, on sera bras dessus, bras dessous. Parce que chambrer les Parisiens quand ils se font sortir en Ligue des champions, c'est bien, mais le mieux c'est quand même de parvenir à les gagner, d'une manière ou d'une autre. Alors autant mettre toutes les chances de notre côté et occulter le quotidien morose. De toute façon, il y a de fortes chances pour que lundi matin, on soit de nouveau confronté à la réalité. Mais avant, on a le droit de rêver. Et c'est quelque part rassurant. Malgré tous ces transferts aux indemnités étranges, avec des joueurs détenus par des fonds de pension qui ne savent même pas pour qui ils vont jouer demain, malgré la communication qui s'est emparée des clubs pour faire dire tout et n'importe quoi aux acteurs du ballon rond, et surtout pousser encore et toujours les supporters à la consommation, la magie du football demeure. Là aussi, le meilleur moment, c'est quand on monte l'escalier. Et donc du coup, 15 raisons de se dire que l'on va gagner contre le PSG, ce n'est finalement pas assez.