Lors de la victoire de l'OM face à Lorient dimanche (4-1), le meneur de jeu marseillais a encore livré une prestation magistrale en étant impliqué sur les quatre buts de son équipe. Essentiel.
Il le confiait cette semaine à L'Equipe, dans une des rares interviews en longueur qu'il accepte de livrer, lui qui n'aime rien tant que parler avec ses pieds : "Je ne sais pas faire dans la demi-mesure. Ou on m'aime, ou on me déteste". Inutile de dire qu'en ce moment, le public marseillais penche très largement pour la première option, et ce n'est pas la victoire de l'OM face à Lorient dimanche (4-1) qui va inverser la tendance. En effet, en étant impliqué sur les quatre buts de son équipe, le Maestro de l'OM a confirmé sa forme éblouissante depuis le début de la saison, à 34 ans bien pesés. Et là, Dimitri Payet ne divise pas, puisque L'Equipe le classe à la première place des notes des meilleurs joueurs de Ligue 1, devant le Lyonnais Paqueta et le Parisien Herrera. Cinq buts, trois passes décisives depuis le début de la saison, et surtout une classe qu'il étale dès que le ballon passe par lui et ses pieds de velours.
Un Payet recentré sur son poste de distributeur de galettes, lui qui compensait (avec succès) l'absence de véritable avant-centre dans l'effectif
Cet état de grâce, les entraîneurs de Dimitri l'ont tous connu à un moment ou à un autre, mais la plupart ont aussi connu le revers de la médaille, le Payet en mode avion. Là, alors que le Réunionnais se trouve plus proche de la fin de sa carrière que du début, son appétit ne faiblit pas, faisant le bonheur d'un Sampaoli admiratif. "Je considère que Dimitri Payet joue à un très haut niveau de par ses qualités, confiait l'Argentin la semaine dernière. Dans ma carrière, c'est un des meilleurs joueurs avec qui j'ai pu travailler. Personnellement, j'espère, je pense qu'il doit toujours être sur le terrain. Il peut y avoir un coup ou de la fatigue, mais moi je ne le laisserais jamais hors du terrain, c'est le leader technique de cette équipe de par ses qualités et les étincelles lors des matchs". Dimanche, Payet est resté sur la pelouse jusqu'au bout, et c'est Lorient qui en a fait les frais. Un Payet recentré sur son poste de distributeur de galettes, lui qui, depuis le début de saison, compensait (avec succès) l'absence de véritable avant-centre dans l'effectif.
"La présence de De la Fuente à gauche est bénéfique pour lui, car elle lui permet de se concentrer sur son jeu dans l'axe, entre la défense et le milieu adverses"
"Je me retrouve au coeur du jeu, moins en neuf ou neuf et demi, avec Arek et les excentrés qui font des appels, concédait-il après le match. J'étais plus dans mon registre de passeur ce soir et tant mieux si ça a été efficace. Les gestes c'est bien, mais il faut encore que ce soit utile. Tant que ça reste efficace, tant mieux". Une efficacité dans la conduite des débats qui ressort encore plus avec Milik, mais aussi avec la présence de Konrad collé à la ligne de touche, comme on a pu le constater face à Lorient. "La présence de De la Fuente à gauche est bénéfique pour lui, car elle lui permet de se concentrer sur son jeu dans l'axe, entre la défense et le milieu adverses, alors qu'il a une tendance naturelle à se déporter un peu sur la gauche d'habitude, explique le technicien marseillais Bernard Rodriguez. Mais, ce qui transforme Dimitri, c'est surtout la présence de Milik en pointe, et elle transforme même l'équipe en général, même s'il n'est pas encore à son meilleur niveau physique. On l'a vu face à Lorient avec Saliba et Caleta-Car qui n'ont pas hésité à le chercher sur des passes de 40 mètres. Mais, pour en revenir à Payet, il peut démontrer toute la palette de son jeu parce qu'il dispose désormais de ce point de fixation devant. Lorsque Milik n'était pas là, c'était à Dimitri de pousser pour aller au bout de ses actions dans la surface. Là, il redevient un vrai meneur de jeu. Dès qu'il est servi, il peut lever la tête pour observer les déplacements de ses ailiers et du Polonais, et il n'a plus qu'à choisir lequel servir. Il peut aussi se servir de ces mouvements pour tenter l'action individuelle ou déclencher une frappe". Lorient en a fait les frais, mais le rêve ultime serait évidemment d'assister à une nouvelle démonstration du Maestro dans quelques jours, vous savez quand et contre qui...