OM : Pour tout savoir sur la vie de Pierre-Emile Hojbjerg
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 09/01/2025 à 22:15
L'Equipe a fait une longue enquête au Danemark pour raconter l'histoire du milieu de terrain de l'OM.
Pierre-Emile Höjbjerg, milieu de terrain de l’Olympique de Marseille et capitaine de la sélection danoise, a grandi à Österbro, un quartier résidentiel du nord de Copenhague. Cet environnement paisible, bordé par les eaux calmes des lacs et la mer Baltique, a été le berceau de sa passion pour le football. Retour sur les lieux marquants de son enfance et de sa carrière, entre terrains d'entraînement, réalisations personnelles et aspirations nationales.
Au cœur du quartier d’Österbro se trouve le stade du BK Skjold, club formateur où tout a commencé pour Höjbjerg. Ce terrain, encerclé par une piste d’athlétisme et dominé par l’église Sankt-Jakobs, a vu le jeune « Pilou » – comme le surnomme affectueusement sa mère – développer sa passion pour le ballon rond. Höjbjerg y a fait ses premières passes, souvent en suivant les traces de son frère aîné Lucas, mais rapidement, il s’est imposé comme un joueur à part. Niels Ibsen, son entraîneur à l’époque, se souvient encore de ce jeune garçon avec une énergie incroyable et une endurance impressionnante.
Mais le football n’était pas encore sa seule priorité. Höjbjerg menait une scolarité normale à l’école publique Heibergskolen, à quelques rues de là. Son professeur de mathématiques et de sport, Kristian Nejst Pedersen, décrit un élève discipliné, bien que parfois distrait par sa passion. Cette détermination s’est traduite très tôt par des exploits hors normes pour son âge. En 2011, alors qu’il n’avait que 15 ans, il représentait déjà le Danemark à la Coupe du monde U17 au Mexique, un accomplissement.
Quand il n’était pas au stade ou à l’école, Pierre-Emile passait ses week-ends sur le terrain en bitume de Döveren, un lieu emblématique pour les jeunes footballeurs du quartier. Entouré de panneaux de basket, ce terrain servait de lieu de rassemblement pour les matchs improvisés et les compétitions amicales. C’était ici que le futur capitaine danois a côtoyé des joueurs comme Yussuf Poulsen ou Andreas Christensen, devenus ses coéquipiers en équipe nationale. Des matchs aussi sérieux que ceux des tournois officiels.
Rapidement, son talent l’a mené à intégrer des clubs plus prestigieux. Après une brève expérience au FC Copenhague, Höjbjerg a rejoint l’académie de Bröndby, connue pour ses infrastructures modernes et son exigence. Pendant trois ans, il a continué à perfectionner son jeu, tout en suivant une formation scolaire adaptée aux jeunes sportifs. Kim Vilfort, légende du club et ancien directeur de l’académie était déjà convaincu qu'il était promis à un grand avenir.
En 2013, Pierre-Emile Höjbjerg a quitté le Danemark pour rejoindre le Bayern Munich, où il a fait ses premiers pas dans le football professionnel. Mais son évolution a été marquée par un événement tragique : la mort de son père Kristian en 2014. Anthropologue reconnu, Kristian était une figure centrale dans la vie de son fils, et sa disparition a laissé une empreinte durable. Höjbjerg a puisé dans cette épreuve une force supplémentaire, qu’il traduit aujourd’hui par un leadership naturel sur le terrain. Après le Bayern, il a enchaîné les expériences en Premier League, d’abord à Southampton puis à Tottenham, avant de rejoindre l’OM. Sa carrière, caractérisée par sa résilience et son adaptabilité, est le reflet de sa personnalité.
Malgré une carrière qui l’a mené loin de son pays natal, Pierre-Emile Höjbjerg reste très attaché à ses racines. Sa mère, Anne-Sophie Helger, vit toujours à Österbro, dans l’appartement où il a grandi avec sa sœur Camille. Les souvenirs de son enfance résonnent encore dans ces murs : les médailles suspendues au-dessus de l’armoire, les discussions sur ses performances sportives, et bien sûr, son idole Zinédine Zidane, dont le poster ornait les murs de sa chambre.
Quand il revient à Copenhague, Höjbjerg aime se promener à vélo dans les rues de son quartier, parfois avec ses enfants. Il réalise alors pleinement la distance parcourue depuis ses débuts modestes au BK Skjold jusqu’à son rôle central à l’OM et en équipe nationale. Avec 86 sélections au compteur, il est devenu un véritable leader pour le Danemark, succédant à Simon Kjaer comme capitaine.
Arrivé à Marseille, Höjbjerg a rapidement pris ses marques dans un effectif en pleine mutation. Sa vision du jeu, sa combativité et son expérience internationale en font un élément central du projet de Roberto De Zerbi. Pourtant, tout n’est pas encore parfait. S’il a montré des performances solides, certains observateurs pointent une certaine irrégularité, notamment face aux équipes les plus agressives de Ligue 1.
Mais à Marseille, Höjbjerg semble avoir trouvé un équilibre. Le club, avec son ambiance passionnée et son public exigeant, lui rappelle l’énergie qu’il puisait sur les terrains de Copenhague. Dans ses rares moments de temps libre, il aime partager avec ses coéquipiers des anecdotes sur ses débuts, prouvant qu’il reste fidèle à ses valeurs d’humilité et de détermination.
Pierre-Emile Höjbjerg est bien plus qu’un simple joueur de football. Son parcours, jalonné de succès et d’épreuves, reflète une étonnante capacité à surmonter les obstacles. Du BK Skjold au Parken, du Bayern Munich à l’OM, il incarne l’idéal d’un joueur qui n’oublie jamais d’où il vient, tout en regardant vers l’avenir avec ambition.