Depuis l'arrivée de Jean-Louis Gasset, Ismaïla Sarr est devenu très important pour l'Olympique de Marseille. Gros plan sur le retour en grâce de l'ailier de percussion marseillais.
Le début de mandat de Jean-Louis Gasset ne pourrait se résumer à un joueur, une tactique ou une méthode. C'est un assemblage, un tout, qui fonctionne parfaitement jusqu'à présent. L'OM est porté par un Pierre-Aubameyang de gala avec 8 buts en 5 matchs. Mais il y a aussi la façon dont il a relancé ou lancé certaines individualités, comme Iliman Ndiaye et Ismaïla Sarr. Ce dernier, qui a failli quitter le club cet hiver, est en train de mettre tout le monde d'accord.
Un super départ avant de disparaître
Désiré par l'ensemble du club, des dirigeants à l'entraîneur Marcelino, Ismaïla Sarr arrive auréolé d'espoirs immenses et d'une mission : remplacer Cengiz Under et devenir cet ailier de percussion qui manque à l'OM depuis des années. Tout avait bien commencé à titre personnel. Pour son premier match au Vélodrome, il avait mis moins de deux minutes avant d'être décisif avec une passe en profondeur parfaite pour Aubameyang. En fait, à partir de ce match, il aura été décisif sur tous les matchs de Marcelino, avec une passe décisive contre Reims sur le but victorieux, un centre qui finira par être conclu par Soglo à Metz, un but contre Brest, et un but et un carton rouge provoqué dans les dix premières minutes à Nantes. Blessé en sélection aux ischios, il aura beaucoup de mal à retrouver de sa superbe, devenant même très agaçant avant son départ à la CAN. Après son but contre Le Havre début octobre (il avait aussi provoqué un carton rouge), il passera quatre mois sans être décisif en Ligue 1 !
Mode Supersarr activé !
Après ses bons débuts, on ne l'aura presque pas vu à son avantage, si ce n'est peut-être sur la scène européenne, où il avait marqué à Athènes et réalisé un très bon match contre l'Ajax dans la rencontre décisive au Vélodrome, obtenant ce soir-là deux pénaltys décisifs pour la qualification européenne. Il aura donc fallu attendre Jean-Louis Gasset pour le revoir à son avantage. Et c'est un euphémisme. Sur les cinq derniers matchs, il a à chaque fois été très bon et décisif, entrant et marquant contre Donetsk, réalisant une passe décisive contre Montpellier, deux passes décisives contre Clermont, obtenant un pénalty et une expulsion contre Villarreal, et réalisant enfin une passe décisive contre Nantes dimanche soir sur l'ouverture du score. Ismaïla Sarr a bien rendu la confiance que lui a accordée Jean-Louis Gasset, dythirambique à son sujet : "Ça va devenir un très grand joueur. Il a une vitesse, il répète les efforts, il lui manque que ce dernier geste à maîtriser. Là, on n'a pas le temps de travailler, on joue tous les quatre jours. Mais c'est un petit extraordinaire."
Un profil rare dans le football moderne
Dans le football actuel, les ailiers de percussion de haut niveau sont rares et déterminants. Chaque bonne équipe sur la scène européenne espère disposer d'un joueur de ce profil. C'est d'ailleurs dans cette optique que Pep Guardiola a cassé la tirelire de Manchester City cet été pour aller chercher Jérémy Doku à Rennes. Le PSG a Kylian Mbappé, le Real Madrid a Vinicius, le Milan AC a Leao... Loin de pouvoir être comparé à ces joueurs, Sarr est par son profil un joueur assez rare en Ligue 1. Ousmane Dembélé (PSG), Ernest Nuamah (Lyon), Moses Simon (Nantes) ont aussi ce profil, mais il n'y en a pas 50. Son profil offre aussi la possibilité à Jean-Louis Gasset de mettre en place son jeu "hybride", le coach marseillais avait expliqué sa vision il y a quelques jours : "Il faut être capable de presser, mais comme il est difficile de presser pendant tout un match, il faut, en collaboration avec les joueurs et sur des signaux, être capable de reculer de 30 mètres pour jouer la transition. (...) L'équipe comprend petit à petit qu'à certains moments, on a des joueurs de contre. Aubameyang est un joueur de contre, Sarr est un joueur de contre".
Indispensable pour Gasset
Le voici donc de retour aux affaires, et de la plus belle des manières. Sur Le Phocéen, il obtient une note moyenne de 7,4/10 pour ses cinq premiers matchs avec son nouvel entraîneur et a toujours fait partie des "tops". Une régularité appréciable de la part d'un joueur dont l'irrégularité fait aussi partie de ses caractéristiques. Cette saison, avec 6 passes décisives et 5 buts (sans compter les cartons rouges et les pénaltys provoqués), il est le 3e olympien le plus décisif derrière Pierre-Emerick Aubameyang et Jonathan Clauss. Le voici déjà indispensable aux yeux de Jean-Louis Gasset. Un vrai atout pour l'OM pour le sprint final. Pour rappel, en fin de mercato, le club le plus chaud pour le recruter était Villarreal et il avait été conservé pour satisfaire Gennaro Gattuso qui voulait jouer en 4-3-3 avec des ailiers. Ce sera finalement la seule bonne chose qu'aura apportée à l'OM le système tactique préféré de l'Italien. Pour conclure, une simple question à laquelle bien entendu personne n'aura la réponse : quel aurait été le résultat d'OM-Villarreal si Ismaïla Sarr avait évolué en jaune jeudi dernier ?