OM : Milik, les raisons d'un ras-le-bol
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 17/08/2022 à 01:00
Focus sur l'attaquant de l'OM et sur sa cote après deux premières journées de championnat moyennes.
Arkadiusz Milik a joué 62 minutes contre Reims. A Brest, il est resté 69 minutes sur le terrain. En 131 minutes donc, son statut a changé du tout au tout. D'un attaquant qui allait enfin se régaler dans un système avec de vrais centreurs et un entraîneur qui a vu de quoi il était capable en Série A, il est passé à l'image d'une ancienne gloire qui court vers son aura (en Timberland). En 131 minutes seulement ? Pourquoi tant de versatilité ? Il y a deux raisons principales à cela.
à lire sur le même sujet : Milik, jusqu'à quand ?
Le syndrôme Romain Alessandrini
Il y a tout d'abord un contexte général, qui dépasse malheureusement le Polonais. La saison dernière, Milik a beau avoir inscrit 20 buts avec l'OM, cela n'en reste pas moins une saison mitigée pour lui, de par l'utilisation qu'en aura fait Jorge Sampaoli, préfèrant jouer parfois, souvent, sans attaquant. Publiquement, Arek Milik n'est jamais allé au clash, mais il a su habilement su faire partager son incompréhension, que ce soit par des proches ou même en interview bord pelouse, après son ciseau retourné victorieux à Metz. De fait, il est devenu la principale figure d'opposition à Sampaoli dans les débats. Ce n'est pas son souhait, mais c'est comme ça. Les anti-Sampaoli sont souvent des supporters qui réclament qu'on utilise un attaquant de sa trempe dans de bonnes conditions. De fait, après le départ de l'Argentin, ils sont sortis du bois pour réclamer que l'ancien buteur de Naples ait enfin la considération qu'il mérite... Et comme les statistiques ne sont pas au rendez-vous après deux matchs, c'est au tour des anciens pro-Sampaoli de se faire entendre, se faisant un plaisir de constater que le technicien ne s'était peut-être pas priver de CET avant-centre pour rien... le cas diffère un peu, mais il rappelle forcément le passif de Romain Alessandrini, devenu la tête de gondole du rayon anti-Bielsa, un clivage qui l'a rapidement dépassé et qui lui est revenu dans la figure, plus que de raison, avec ses mauvaises performances.
Plus de personne à voir à sa place
Mais ce qui explique également cette impatience, c'est tout simplement la concurrence, qui n'est plus du tout la même cette saison à l'OM. L'an dernier, le principal concurrent d'Arek Milik à la pointe de l'attaque était donc un milieu offensif, Dimitri Payet. Jorge Sampaoli ne s'en cachait pas, son rêve, c'était une équipe avec un gardien et dix milieux de terrain. Alors les autres attaquants de l'effectif, Cheikh Bamba Dieng, Cengiz Under ou Cédric Bakambu, étaient au mieux envisagés sur une aile. Mais ce n'est plus le cas avec Tudor. Et ils ont été rejoints par Luis Suarez et Alexis Sanchez. Pour tout ce joli monde, il n'y a que deux places, puisque la troisième semble promise à un milieu capable de redescendre au besoin (Gerson ou Jordan Veretout par exemple). Vu comme ça, 131 minutes et deux titularisations, c'est déjà énorme, comme semble le penser Najet Rami sur le plateau de Virage Marseille dont vous pouvez retrouver l'intégralité en vidéo : "Milik, c'est bien de lui faire enchainer les titularisations pour reprendre la confiance mais à un moment donné il va peut-être falloir arrêter. Luis Suarez arrive, il plante, c'est ce que l'on demande à des attaquants. Par rapport aux solutions qu'on a, on est moins sympa avec Milik. J'ai envie de voir d'autres joueurs, sans parler forcément de Bamba Dieng, qui n'est pas Eto'o non plus". Mais si c'est rapide dans un sens, cela l'est aussi dans l'autre. S'il est remplaçant samedi, Milik saura déjà ce qu'il lui reste à faire : un but lors de son entrée, comme lors de cette fameuse soirée messine, et il se mettra de nouveau le public dans la poche.