Le jeune Brésilien fait la différence dans le money-time de l'OM.
Les grands gagnants du changement d'entraîneur à l'OM ne sont pas forcément ceux que l'on croyait. Quasiment condamné à rentrer au Bayern à l'issue de son prêt, Michaël Cuisance vient d'enfiler deux pions qui valent cher lors des deux premiers matches de Jorge Sampaoli face à Rennes (1-0) et Brest (3-1). Mais il y a encore mieux avec l'éclosion spectaculaire de Luis Henrique, triplement décisif dans ces deux matches avec trois passes décisives. Deux entrées de rêve pour le jeune Brésilien, à laquelle ont peut ajouter son offrande lors de la victoire face à Nice (3-2), lancé alors par Nasser Larguet qui venait de remplacer André Villas-Boas. Le Portugais n'avait pas accueilli favorablement son onéreux transfert (8 M€) en déclarant peu de temps après son arrivée qu'il n'était pas l'avant-centre qu'on lui avait promis, et il n'avait pas tort. Luis Henrique est un véritable ailier de percussion, et c'est ce qu'il est en train de prouver.
"C'est un véritable ailier, ou milieu offensif gauche, et dans le 3-5-2 de départ de Sampaoli, il n'a pas sa place"
Encore très jeune (il a eu 19 ans en décembre dernier), l'ancien attaquant de Botafogo est en train de réussir son adaptation au jeu européen, même s'il lui reste encore beaucoup de travail. Il doit aussi accepter ce rôle de joker que lui offre pour l'instant Sampaoli, même si ses sorties de banc pourraient plaider en sa faveur aux yeux du public. En effet, un joueur présentant de telles stats en aussi peu de temps de jeu pourrait prétendre à mieux, mais le schéma de l'Argentin reste pour l'instant un obstacle. "Il est entré en jeu parce que Sampaoli est passé en 4-4-2 ou en 4-5-1, et ça a payé car c'est là que le match a basculé, explique le technicien marseillais Bernard Rodriguez. En fait, c'est un véritable ailier, ou milieu offensif gauche, et dans le 3-5-2 de départ de Sampaoli, il n'a pas sa place. Si ce dernier ne change pas son schéma de départ, je vois mal Luis Henrique débuter un match, car il n'a pas les caractéristiques d'un deuxième attaquant, ni d'un joueur de couloir".
"Dans le football d'aujourd'hui, il n'y a plus de différence d'importance entre les joueurs qui démarrent et ceux qui sont sur le banc"
Pour autant, Sampaoli est en train de faire de Luis Henrique un joueur majeur de son effectif, même s'il ne débute pas les matches, et le Brésilien n'en demande pas plus pour commencer à se faire un nom. Bien connu des scouts européens depuis plus d'un an, il prouve que Pablo Longoria a eu le nez fin en misant sur lui, même si la somme pouvait paraître très importante pour un rookie sans aucune référence. Mais ses caractéristiques en valent la chandelle. "Il a des qualités d'explosivités hyper intéressantes, et c'est important pour un coach de disposer d'une solution comme lui, confirme Rodriguez. Ce sont des qualités qui font de lui un joueur qui peut être tout de suite décisif, surtout face à une défense fatiguée. De plus, il n'est pas maladroit avec les pieds et sait centrer en pleine course. De toute façon, dans le football d'aujourd'hui, il n'y a plus de différence d'importance entre les joueurs qui démarrent et ceux qui sont sur le banc. De plus, l'OM n'a pas d'équivalent dans son effectif, puisque Payet, Thauvin ou Khaoui sont des joueurs qui rentrent à l'intérieur du jeu, alors que lui est capable de pousser jusqu'à la ligne". Reste à savoir si Sampaoli va persister dans son schéma de départ, et si c'est le cas, Luis Henrique poursuivra son adaptation dans ce rôle d'artificier de fins de matches. Un costume de joker qui lui va très bien pour l'instant. Certainement même celui qui lui va le mieux.