OM : les nouvelles annonces du gouvernement concernant les supporters
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 24/10/2024 à 19:44
Le ministre de l'Intérieur et le ministre des sports se sont exprimés sur le sujet.
Le nouveau gouvernement veut se saisir d'un des problèmes du football français, la lutte contre les violences dans les stades. Ces dernières années, plusieurs incidents regrettables ont terni l’image de clubs. Face à cette situation, les autorités publiques ont décidé de renforcer les dispositifs de contrôle et de sanction. Des mesures qui, bien que nécessaires, suscitent des interrogations quant à leurs impacts sur les clubs, les supporters et, plus largement, l’ensemble du championnat.
Le ministre des Sports, Gil Avérous, a annoncé sur BFM TV une mesure qui pourrait marquer un véritable changement dans la gestion de la sécurité des matchs de Ligue 1. Dès le 1er janvier prochain, l’Olympique de Marseille devra mettre en place une billetterie nominative. Cette nouvelle obligation s’étendra à tous les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 dans le courant de l’année 2025. Cette mesure, qui vise à "éviter les sanctions collectives" et à "individualiser les sanctions", permettra d’identifier plus facilement les fauteurs de troubles. Comme l’a expliqué le ministre, "chaque spectateur devra avoir une place avec son nom pour qu'on puisse repérer d'où viennent les chants, les propos et pour identifier ceux qui font l'objet d'interdictions de stade". Cette initiative, déjà en place depuis de nombreuses années en Italie, répond à une nécessité de mieux cibler les individus responsables des violences ou des comportements discriminants dans les stades, tout en évitant que l’ensemble des supporters ne soit pénalisé.
Le ministre des Sports, Gil Avérous, annonce qu'à partir du 31 décembre, "la billetterie nominative" sera "obligatoire" pour les matchs de l'OM, de l'OL et du PSG pic.twitter.com/k51okd3LP3
BFM Marseille Provence (@BFMMarseille) October 24, 2024
Pour l’OM, cette décision pourrait avoir plusieurs répercussions. D’un point de vue logistique, la mise en place d’une billetterie nominative va impliquer une réorganisation significative. Le club devra revoir ses infrastructures et ses systèmes de gestion de la billetterie pour se conformer à cette nouvelle réglementation. De plus, cette mesure pourrait avoir un impact direct sur l’expérience des supporters. Certains fans pourraient se sentir surveillés ou restreints dans leur manière de vivre leur passion pour le club. La crainte d’une surveillance accrue pourrait altérer l’ambiance qui fait la réputation du Vélodrome. Cependant, cette billetterie nominative pourrait également offrir des avantages à long terme. En facilitant l’identification des fauteurs de troubles, le club pourrait mieux protéger ses supporters.
Cette décision s’inscrit dans un cadre plus large de collaboration entre les clubs, la Ligue de Football Professionnel (LFP) et les autorités publiques. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a également pris la parole sur ces sujets en étant l'invité de Rothen s'enflamme, soulignant l’importance d’une "tolérance zéro en matière de lutte contre les discriminations dans les stades", notamment en ce qui concerne les chants homophobes. Il a rappelé que "la sécurité c’est l’affaire de tous" et que la Ligue et les clubs doivent prendre leurs responsabilités.
Dans ce contexte de renforcement des contrôles, l’Olympique de Marseille doit également faire face à un arsenal juridique de plus en plus strict. La LFP s’est montrée favorable à "tout ce qui permettra d’identifier et d’interpeller les fauteurs de troubles pour permettre ensuite d’individualiser les sanctions". Retailleau a d’ailleurs insisté sur la nécessité de "frappes chirurgicales" en cas de débordements, tout en évoquant l’idée de placer des policiers en civil dans les stades pour repérer les fauteurs de troubles de manière plus discrète et efficace.
La mise en place de ces mesures nécessitera une coopération étroite entre les clubs, la LFP et les autorités publiques, ce qui pourrait parfois entraîner des tensions, notamment en cas de désaccords sur les sanctions ou les modalités d’application. Bruno Retailleau a d’ailleurs mis en garde les clubs en affirmant que "si les clubs ne mettent pas d'ordre, la règle sera l'interdiction (de déplacement)". Sans compter l'arrêt des matchs en cas de chants homophobes.
Bruno Retailleau : "S'il y a un chant homophobe ce week-end je souhaite qu'il y ait une interruption."
Rothen s'enflamme (@Rothensenflamme) October 24, 2024
Bruno Retailleau, ministre de l'intérieur s'exprime sur les conséquences en cas de chants homophobes dans Rothen s'enflamme.
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Une perspective qui pourrait avoir des conséquences importantes sur les revenus des clubs, notamment pour l’OM, dont les supporters sont réputés pour leur ferveur et leur présence massive lors des déplacements. Sans compter une menace d'une application stricte dès le match de dimanche... Ce qui n'a pas manqué d'interpeller le plateau du Talk Show qui note que cela devient strict lorsque les matchs sont joués au Vélodrome et qu'il n'y a pas de sanctions pour ce qu'il s'est passé il y a quelques jours seulement au Parc des Princes.