L'OM jouait mercredi soir au Stade Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand face à Benfica (2-1). Édito.
Enfin. L'OM est devant ses supporters. Premier match amical en France, et ils sont là. À la louche, la moitié du Stade Gabriel Montpied, soit cinq mille pèlerins, venus prendre leur dose, qu'ils attendaient depuis si longtemps. L'odeur des merguez, la sono trop forte, le folklore local. Tout était réuni. Ne restait que le principal : deux fois quarante-cinq minutes qu'ils espéraient enjouées et affriolantes, telle une amourette de vacances qu'ils aimeraient faire durer toute l'année. Les ingrédients étaient à disposition, ne restait que la mayonnaise à faire prendre, et il a fallu jouer du fouet et de la poigne. Et ça, Bielsa sait faire.
3-1-3-3, deux joueurs à disposition du porteur de balle pour la relance, ne pas balancer devant, un travail de replacement énorme de l'ailier quand le jeu penche de son côté en phase défensive, voilà comment Bielsa veut articuler son équipe. Mais il y a des interrogations aussi, comme cette confusion quand le ballon est rapidement perdu dans le camp olympien, ça flotte dans les esprits, les joueurs se regardent et ça se paie cash, face à un adversaire du calibre des Portugais. Ça pique le coeur des supporters et la tête des protagonistes, mais la réalité est là, cette OM est en rodage, encore, et part de loin. Les lacunes aperçues en Autriche ne se sont pas corrigées en quatre jours. Le fou n'est pas magicien non plus.
Devant, ça roule, ou ça déroule plutôt. Les joueurs sont en surnombre et savent jouer les coups à fond. Payet, le remplaçant naturel de Valbuena, mène et offre des caviars, encore, toujours, Thauvin déborde, Alessandrini distribue, Gignac rôde et place sa tête, à défaut d'avoir déjà la caisse physique, Batshuayi marque et confirme. C'est sûr, offensivement, il y a des arguments. Tout comme dans le caractère, ça gueule, ça tacle, ça s'impose, l'OM aura au moins ces valeurs-là, soyons-en sûrs.
Et puis il y a les jeunes, ceux là même que l'on tente de nous vendre depuis des années. Didier Deschamps disait que si un joueur de 18 ans était meilleur qu'un de 30 ans, il le ferait jouer sans aucun problème. Il n'avait pas trop le choix à l'époque. Bielsa, lui, l'a, et la politique au sein du club a un peu changé. Stéphane Sparagna, du haut de ses 19 printemps, ne s'en plaint pas.
Finalement, le résultat importe presque peu, si ce n'est pour ce petit brin de confiance qu'il est toujours bon d'entretenir. Il faut désormais continuer à bosser, comprendre la méthode et l'appliquer, et ça, c'est le gros chantier de l'été. Il reste 17 jours pour progresser, encore et toujours, tel un éternel refrain.