OM : les engagements de Pablo Longoria pour le mercato

En quittant l'enceinte du Vélodrome, Pablo Longoria et Javier Ribalta étaient satisfaits de la conférence de présentation d'Igor Tudor. Le nouvel entraîneur de l'Olympique de Marseille ne semble pas être un adepte des grands sourires et des opérations séductions. Au moins, il n'y a pas la petite phrase qui va rester et que certains plateaux vont se faire tourner en boucle à la première contre-performance. Plutôt taiseux, soulagé sur la fin, il a eu le mérite de botter en touche sans en avoir l'air sur de nombreux sujets. En même temps, difficile de lui demander son avis sur l'effectif ou ses plans tactiques alors qu'il n'a dirigé qu'une séance d'entraînement. Alors Tudor a brassé large. Ambition dans le jeu ? "Que les supporters puissent s'amuser et ne pas sortir du stade déçus". Des indications sur le mercato et les moyens mis à dispositions ? "Cela ne me concerne pas. Après il y aura des joueurs qui partiront et qui viendront comme dans tous les clubs". Ambition en Ligue des champions ? "Le principal c'est de bien faire, ça démarre avec un bon entraînement, puis un autre, puis de bons matchs..." Le système de jeu ? "Vous verrez bientôt, mais je ne pense pas que c'est un système qui fait gagner des matchs". Et la Ligue 1 ? "Je suis impatient que cela commence". Du coup nous aussi. Juste après le Croate, c'est Pablo Longoria qui a pris la parole. Et de sa position de président, il a pris plus de risques dans les réponses.

Longoria n'a pas eu peur d'en froisser certains

Sur de nombreux cas, Longoria aurait pu partir sur de longues envolées conceptuelles pour noyer le poisson. Mais il a choisi de donner des indications. De grosses indications. Exercice périlleux en début de mercato car certaines annonces pourraient lui être renvoyées à la fin août, si les objectifs ne sont pas atteints, ou même avant, s'il contredit avec les faits ses paroles. Mais le président, qui parlait en présence de Javier Ribalta, attentif au premier rang, sait où il veut aller. Comme il l'a indiqué sur le cas d'Alvaro Gonzalez, dont la fin de l'aventure OM reste imminente malgré le départ de son principal opposant, Jorge Sampaoli : "la décision vient du club et on l'assume". Il n'y a pas que sur ce cas que l'Espagnol a décidé d'"assumer". Sur un autre cas individuel déjà, avec Steve Mandanda. Alors que le portier aurait dit oui à Rennes, après avoir plutôt penché pour le non ces dernières semaines, Longoria aurait pu rappeler la longévité, le statut de capitaine. Mais il met les pieds dans le plat, quitte à froisser son joueur et/ou le pousser en Bretagne. "Tout ce que je peux dire c'est qu'on a parlé avec lui, on lui a dit que le modèle serait le même que la saison dernière avec deux bons gardiens en concurrence". Même au moment de parler de l'effectif, Longoria coupe presque l'herbe sous le pied de son entraîneur en se projettant dans le 3-4-2-1 de Tudor en évoquant les deux milieux devant la défense qui auront la charge de faire oublier Boubacar Kamara. Et au moment d'évoquer le mercato, le dirigeant de 36 ans ne se défile pas : pour jouer la Ligue des champions, "entre 5 et 8 joueurs doivent être changés". Ce qui fait attendre des recrues, autant de départ, pour avoir tous les postes doublés mais surtout un gain qualitatif. Des joueurs qui devront aussi convenir à Tudor. "Car c'est l'entraîneur qui les fait jouer, qui en tire le meilleur" se justifie-t-il, rappelant une anecdote à Valence où un entraîneur avait dit un jour devant la presse en évoquant une recrue "j'ai demandé un canapé et on m'a rapporté un téléviseur". Quand on sait qu'André Villas-Boas et Jorge Sampaoli ont quitté l'OM suite à deux signatures de Longoria qui n'allaient pas dans leur sens (Olivier Ntcham et Isaak Touré) cela peut être considéré comme une sortie audacieuse. Mais qui aura peut-être le mérite de mettre Tudor en confiance pour entamer son aventure à l'OM.