Mattéo Guendouzi garde la tête haute, face aux médias et au sein du groupe, duquel il reste un élément moteur. Mais sa gestion par Igor Tudor le pousse déjà à penser à son possible départ l'été prochain. Néanmoins, l'international français sait cacher son spleen.
Depuis quatre matchs, Igor Tudor a clairement choisi de composer sans Mattéo Guendouzi. Le vice-champion du monde n'est pas entré en jeu contre Troyes puis à Lyon, il a ensuite participé à débloquer le match contre Auxerre avec une belle passe décisive pour Alexis Sanchez en quelques minutes. A Lens, il est aussi rentré dans le dernier quart d'heure. On se dirige logiquement vers un rôle de super-sub pour lui dans ce sprint final. Dans pareille situation, nombreux seraient les joueurs qui auraient communiqué leur tristesse à travers les médias.
"Quand t'es sur le banc, tu te sens impuissant"
Guendouzi, lui, reste publiquement très poli : "Je ne réclame absolument rien du tout. J'ai un contrat, donc tout ce que je fais, c'est pour l'OM. J'ai toujours fait face à mes responsabilités, que ce soit sur le terrain ou en dehors. J'ai un engagement et je m'y tiens jusqu'au bout. Je ferais toujours tout pour l'équipe et pour le club. Certes, ce n'est pas facile d'être sur le banc parce que je suis un compétiteur et que j'ai envie d'aider l'équipe au maximum. Quand t'es sur le banc, tu te sens impuissant. Tu ne peux pas aider tes coéquipiers sur le terrain. Quand on a fait appel à moi, j'ai montré que je peux beaucoup apporter à l'équipe. Je suis forcément une plus-value pour l'équipe. Il faut continuer de travailler. Si je suis amené à être titulaire ou à rentrer sur le terrain, je donnerais toujours tout. Je vais essayer d'être le plus décisif possible pour l'équipe afin d'aider à accomplir nos objectifs. Je ne demande rien du tout. Je resterai comme je suis, avec mes valeurs, et droit dans mes bottes".
Une saison dans la peau d'un incompris
Mais la situation n'est pas facile. Capital sous Jorge Sampaoli, il est devenu un joueur important, mais pas capital pour Igor Tudor, qui en a fait sa doublure de la paire Rongier-Veretout, mais aussi son option pressing sur les postes offensifs. Loin du leader charismatique indispensable à l'ancien entraîneur argentin. L'ancien Gunner a d'ailleurs confirmé qu'il discute de tout ça, et forcément de son avenir, avec le directeur du football Javier Ribalta et avec Pablo Longoria : "Oui, j'ai parlé avec Javier Ribalta. Comme beaucoup de joueurs ont des discussions avec leur directeur sportif. La discussion restera privée. J'ai toujours été quelqu'un de sincère, qui dit les choses en face. C'était une conversation normale. Toujours dans le but d'avancer tous ensemble. Je pense à l'équipe et à nos objectifs. Plutôt que ma situation personnelle. Je ne ferais jamais passer mon cas avant l'équipe. J'ai régulièrement des discussions avec Ribalta tout comme avec le coach, le président et d'autres membres du club". Incompris toute la saison par un entraîneur qui n'a lui-même pas su l'utiliser au mieux, l'international français prend son mal en patience.
Guendouzi compose sa nostalgie au passé
L'été dernier déjà, on lui prédisait un départ de l'OM en 2023. Dans la situation actuelle, un maintien de Guendouzi dans l'effectif, qui plus est sous les ordres d'Igor Tudor, serait très surprenant. Involontairement, Mattéo Guendouzi a même parlé de son aventure à l'OM au passé, avec beaucoup de nostalgie : "J'ai fait quand même beaucoup de très belles choses ici, beaucoup de choses positives. J'ai toujours essayé de donner le maximum de moi-même, d'être le meilleur possible sur le terrain pour essayer de faire grandir l'équipe, le club et moi-même. Il y a eu un changement de coach cet été, avec un football différent. Il faut savoir s'adapter, mais en tout cas, je pense avoir montré de très belles choses depuis deux ans. On peut toujours progresser et faire plus, mais en tout cas, je pense que ça a été l'un des meilleurs choix de ma carrière d'avoir signé à l'OM. Je n'ai eu vraiment que des belles choses qui ont suivi. On a encore de belles choses à poursuivre ici". Une position d'ensemble noble, avec du recul, mais qui le pousse presque déjà à tourner la page. Non sans regrets.