OM : l'effet Gasset peut-il se prolonger ?

Une incontestable embellie

Tout a commencé au pied du mur pour Jean-Louis Gasset. Des supporters très remontés après une défaite à Brest qui venait couronner plusieurs mois de médiocrité, depuis la nomination de Marcelino en juin jusqu'au départ de Gennaro Gattuso par la petite porte il y a maintenant un peu plus d'un mois après une bouillie de football en Bretagne. En moins de trois jours, le septuagénaire a redonné vie à un effectif qui galérait depuis très longtemps. Une qualification méritée contre le Shakhtar, avec le combat et l'intensité retrouvés. Puis, trois jours plus tard, on assista à une masterclass contre Montpellier, puis une autre à Clermont et enfin un chef-d'œuvre contre Villarreal. 16 buts en 4 matchs, ce n'était plus le même OM. Modeste, Jean-Louis Gasset accorde alors tout le mérite à ses joueurs, expliquant juste leur avoir demandé d'augmenter le curseur. En leur redonnant confiance, en remettant la plupart d'entre eux à leurs postes, il leur a donné une base plaisante. Mais il y a aussi eu du travail tactique, pour aborder les matchs à chaque fois de manière différente, avec plus ou moins de malice dans le discours, comme lorsqu'il a fallu convaincre Chancel Mbemba ou Bamo Meité de dépanner au poste d'arrière droit.

Un gros couac avant la trêve

"On vient de passer 25 jours ensemble, j'ai fait un petit bilan. On aurait aimé continuer cette dynamique positive, mais malheureusement, il nous a manqué un peu d'essence et d'oxygène". C'est par ces mots que "Loulou" Gasset concluait le mini-marathon de 7 matchs joués en trois semaines et demie. Et l'effet Gasset venait de prendre un petit coup derrière la tête. En effet, après l'embellie, il y a eu trois matchs très difficiles. Contre Nantes, l'OM a su tenir bon et s'en remettre à Pierre-Emerick Aubameyang. À Villarreal, ce fut très juste, mais c'est passé. Enfin, à Rennes, les organismes n'ont pas suivi. À l'image de Geoffrey Kondogbia, certains ont eu du mal à enchaîner et ont sombré lors de la dernière rencontre. Une façon de rappeler à tout le monde que rien ne sera simple dans la fin de saison qui se profile. Il faudra aussi survivre à un calendrier qui s'annonce infernal.

Ça dépend aussi beaucoup des joueurs

Et en réalité, la méthode Gasset c'est aussi l'hyper responsabilisation des joueurs. En donnant un rôle majeur à Iliman Ndiaye et Ismaïla Sarr, le technicien français a su les relancer et les faire briller. Mais il ne tient qu'à eux de réussir à sortir de nouvelles grosses prestations. Même chose pour Amine Harit, que l'on aimerait voir enfin cadrer des frappes, mais qui a retrouvé un peu de son niveau de jeu. Pierre-Emerick Aubameyang, lui, est impeccable. Le meilleur buteur de l'OM marche sur l'eau depuis l'arrivée de Gasset avec 8 buts en 7 matchs. Les leaders Jordan Veretout, Geoffrey Kondogbia (à l'exception de la dernière semaine où il a pioché physiquement), Leonardo Balerdi et Chancel Mbemba ont pris les choses en mains. Et il faudra que tout le monde se mette à un haut niveau pour espérer finir en trombe. Il ne faudra pas avoir peur de se blesser et mettre la tête là où certains ne mettent pas le pied, ce qui est la spécialité de Samuel Gigot, que Gasset espère vite récupérer, comme tous les nombreux blessés. Il faudra aussi un peu de chance à ce niveau-là, ça n'aura pas été le cas ces dernières heures... Mais ces Olympiens ont prouvé qu'ils avaient ce qu'il faut pour prolonger l'effet Gasset.