OM : Jean-Michel Aulas, ce n'est plus possible !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 07/12/2021 à 12:00
Edito suite aux derniers agissements du président de Lyon avant le verdict de la commission de discipline suite à Lyon-OM.
Le 21 novembre dernier, on devait voir un super match de football. Cela a finalement été un grand moment "doliprane". Malgré tous les efforts de Thierry Henry pour meubler, ce n'est vraiment pas du sport que de rester dans l'attente, à scruter l'écran en se demandant si ça va reprendre, si le bon sens l'emporte, si on va revivre le même cirque qu'à Nice avec qu'une seule équipe qui se présente pour donner le coup d'envoi et un arbitre qui siffle comme si de rien n'était... là où le mal de tête était encore plus profond, c'est que la personnalité des protagonistes impliqués entrait en jeu. Ce match, c'était contre Lyon, à Lyon, l'antre de Jean-Michel Aulas. Alors si c'est déjà pénible sur le moment, personne n'ignore que ça sera aussi pénible dans les semaines, les mois qui suivent, avec des déclarations et des agissements de nature à glacer le sang. C'est terrible de le constater, mais ça n'a pas manqué, d'autant plus à l'approche du verdict de la commission de discipline, prévue pour mercredi soir. On savait déjà que l'arbitre, Ruddy Buquet, avait subi des pressions, avec un préfet qui voulait lui imputer les éventuels troubles à l'ordre public que pouvait provoquer l'évacuation de l'enceinte lyonnaise. Mais Jean-Michel Aulas a également menacé l'arbitre de Lyon-OM avec une phrase dont il a le secret : "La compétition dépend de la LFP, vous de la FFF, je fais malheureusement partie du comité exécutif de la Fédération et ça ne va pas en rester là". Le pire, c'est qu'il ne cherche même pas à se faire discret. Sur Twitter, le président lyonnais propose dans le même temps un sixième remplacement pour les équipes victimes comme l'OM d'un jet de bouteille d'eau. Et il finit son message par un incroyable "comme ça, cela pourrait inciter le joueur blessé à reprendre ?"
Qu'aurait été la tragédie de Furiani avec Aulas président ?
C'est à croire qu'il tient à son titre de président le plus détestable. Pour exister, pour soigner sa cote auprès de ses supporters avec le refrain seul contre tous, pour servir de paratonnerre pour le reste de son club... peu importe ses motivations, elles ne sont plus acceptables dans la société actuelle. Aujourd'hui, nous sommes en 2021. Et certains comportements ne sont plus tolérés. Ce que pouvaient se permettre certains journalistes, certains politiques, plus généralement des hommes de pouvoir, ne passe plus dans l'opinion publique, la parole se libère, les victimes se font entendre. Soyons clairs, il n'est question d'accoler le nom de Jean-Michel Aulas au mouvement "#Metoo". Il n'est question que de football. Et là encore, sur sa défense, certaines choses s'entendent, même pour le plus acharné des supporters marseillais. Qu'il pousse à l'individualisation de la sanction, qu'il communique autant que possible sur l'arrestation du lanceur de bouteille, pour pousser la théorie de l'acte isolé, c'est normal, dans le cas inverse, Pablo Longoria et Jacques Cardoze auraient sûrement fait pareil. Qu'il fasse tout pour faire rejouer le match, pareil. Il est dans son rôle de président. Mais on peut, quand même, occuper cette fonction tout en faisant preuve d'humanité, de dignité humaine. A vouloir tant soigner sa cote dans la région, Jean-Pierre Rivère avait été gênant le soir de Nice-OM. Mais déjà son discours du lendemain avait changé, et il s'est fait nettement plus discret derrière. Là, en remettre une pièce à froid, indirectement et sur Twitter, sur la volonté de Payet de ne pas reprendre le match, c'est être à la hauteur ? Comme a pu le formuler efficacement Eric Di Meco sur le plateau de Virage Marseille, que vous pouvez retrouver un vidéo, "Aulas a peut-être été un grand président mais c'est un petit homme". Qu'aurait été la tragédie de Furiani si cela avait concerné un Bastia-Lyon ? Quel aurait été son argumentaire pour faire rejouer la rencontre, ne pensant qu'à un éventuel trophée pour son musée ? Vraiment, un tel comportement n'est plus possible. Ruddy Buquet a eu du courage pour dénoncer les intimidations dont il a été victime. C'est aux autres arbitres, aux membres de la Ligue, de la Fédération, du fameux "Comex" de prendre à leur tour leur responsabilité et de frapper un grand coup. "Plus jamais ça", c'est aussi valable pour le football, ce n'est pas interdit de le rendre meilleur.