Mattéo Guendouzi, Jordan Veretout et les Bleus ont participé à l'une des plus grandes épopées de l'histoire du sport français.
La France n'est pas championne du monde pour la deuxième fois d'affilée, même si elle est passée à un doigt de l'exploit, ou plutôt l'orteil d'Emiliano Martinez qui hantera longtemps les nuits de l'épatant Randal Kolo Muani. Mais, une fois la tristesse passée, reste la joie d'avoir assisté à ce qui restera comme la plus grande finale de l'histoire du football, voire du sport tout court. En effet, que reprocher à nos Bleus et à Didier Deschamps, à l'issue d'un parcours jonché de mines, de la blessure de N'Golo Kanté à celle de Benzema, en passant par ce virus qui aura foutu en l'air la préparation du match ? Rien, absolument rien, car ce que cette équipe U23 nous a offert durant les deux tiers de cette finale fait désormais partie de l'histoire de notre sport préféré.
Ils ont joué le match qu'il valait mieux suivre depuis le banc, celui que l'on ne retiendra pas. Celui d'un collectif sans lequel rien n'est possible
Et au milieu de tout ça, il y avait nos Olympiens Mattéo Guendouzi et Jordan Veretout. Comme d'autres avant eux, ils reviennent avec cet incontournable diplôme de "coiffeur" immortalisé en 1998. C'est de bonne guerre et eux-mêmes l'assument peut-être, mais ils ont été bien plus que ça. Ils ont fait partie intégrante de l'aventure, et même mieux : ils ont joué, ce qui n'a pas été le cas de nombre de leurs prédécesseurs au bac à shampoing. Certes, ils ont joué le match qu'il valait mieux suivre depuis le banc, celui que l'on ne retiendra pas. Mais il fallait onze gars sur la pelouse, face à des Tunisiens morts de faim. Onze sacrifiés pour préserver les titulaires et éviter de creuser encore plus la longue liste des blessures. Alors ils ont joué, et ils ont joué le jeu. Celui d'un collectif sans lequel rien n'est possible.
Deschamps sélectionne ceux avec lesquels il sait qu'il peut partir à la guerre, ceux qui ne réclameront rien d'autre que de tout donner
Voilà pourquoi Mattéo et Jordan peuvent revenir à La Commanderie la tête haute, et pourquoi il faudra les fêter comme il se doit. Nos deux Olympiens sont des héros au même titre que les autres. Déjà parce qu'ils ont leur médaille, même si elle n'a pas la couleur souhaitée. Aussi parce qu'ils font partie intégrante d'une des plus belles aventure de notre football. Enfin, et c'est le plus important, parce qu'ils ont été choisis par Deschamps parmi des centaines de footballeurs qui donneraient tout pour avoir été à leur place. On l'a vu durant ce Mondial : l'ancien coach olympien ne choisit pas ses joueurs au hasard. Il sélectionne ceux avec lesquels il sait qu'il peut partir à la guerre, ceux qui ne réclameront rien d'autre que de tout donner, quel que soit leur statut. C'est le cas de Mattéo et Jordan, et ils peuvent être fiers de ça. Et nous de compter dans nos rangs des acteurs de ce chef-d'oeuvre. Bravo les gars !