OM : Hojbjerg en défense centrale, le pari perdant face à Strasbourg

Le match OM-Strasbourg a mis en lumière des choix tactiques discutables de Roberto De Zerbi, notamment en ce qui concerne le positionnement de Pierre-Emile Hojbjerg en défense centrale. Habitué à rayonner au milieu de terrain lors des cinq premiers matchs de la saison, Hojbjerg s'est retrouvé en difficulté à un poste qui n'est clairement pas le sien. Cette décision surprenante n'a pas consolidé l'arrière-garde marseillaise face à une équipe de Strasbourg bien organisée et agressive.

Dès les premières minutes de la rencontre, il était évident que Hojbjerg n'était pas à l'aise dans cette nouvelle configuration. Si sa vision du jeu et sa capacité à lire les actions adverses lui ont permis de s'imposer au milieu, ces mêmes qualités ont été limitées en défense, notamment en raison d'un manque de repères et d'automatismes avec ses coéquipiers de la défense olympienne. Aligné aux côtés de Cornelius, Hojbjerg a souvent été pris de vitesse et mal positionné face aux attaquants alsaciens notamment Nanasi et Emegha, qui n'ont pas hésité à exploiter les espaces laissés dans l'axe.

Cette décision de De Zerbi soulève des questions légitimes sur ce choix précis. Kondogbia, aligné en milieu de terrain lors de ce match, avait pourtant montré de belles choses en défense centrale lors de la victoire contre Lyon. Sa solidité et son impact défensif avaient permis à l'OM de contenir une équipe lyonnaise pourtant en supériorité numérique. Alors pourquoi avoir inversé les rôles entre ces deux joueurs pour cette rencontre face à Strasbourg ?

La réponse pourrait résider dans la volonté de De Zerbi de s'adapter à l'adversaire, cherchant peut-être à donner plus de dynamisme au milieu de terrain avec Kondogbia, tout en essayant de conserver un équilibre défensif avec Hojbjerg. Il a d'ailleurs évoqué le sujet en conférence de presse : "Parce que Kondogbia est gaucher, Cornelius est gaucher, Brassier est gaucher, sur les quatre, en mettre trois me semblait trop." Cependant, ce pari s'est avéré perdant. Kondogbia, qui avait brillé en défense contre Lyon, n'a pas retrouvé la même aisance au milieu de terrain face à Strasbourg. L’ancien joueur de l’Atlético de Madrid, plus à l'aise en récupération et en couverture défensive, a eu du mal à s'imposer face à un pressing constant et agressif des Strasbourgeois.

On peut comprendre la logique de De Zerbi, qui a sans doute cherché à pallier les absences en défense et à maintenir un équilibre global. Toutefois, les performances de ses joueurs en disent long sur l'importance de respecter les spécificités de chaque poste. Hojbjerg, bien que talentueux, n'a pas les réflexes naturels d'un défenseur central, tandis que Kondogbia, bien qu’expérimenté, n'a plus le même impact au milieu que ce qu'il a pu avoir en défense.
Si Hojbjerg peut sans doute dépanner à l’arrière en cas d'urgence, il est évident que son rendement maximal s’exprime dans un rôle de milieu de terrain, où sa vision, son abattage, et sa capacité à dicter le rythme du jeu sont précieux pour l’OM.

En un mot, la décision de positionner Hojbjerg en défense centrale s’est révélée être une erreur coûteuse pour l’OM, affaiblissant le milieu de terrain. Pour les prochaines rencontres où il y aura des absents en défense centrale, il sera essentiel de corriger ces ajustements tactiques pour permettre à l’OM de retrouver sa solidité et son efficacité. Mais le coach l'a lui même reconnu : "On va tirer une leçon importante ce soir, cette journée sera déterminante pour notre parcours."