Jorge Sampaoli donne l'impression de jouer sa saison à l'OM sur un match. S'il gagne contre Strasbourg et que Lens accroche Monaco, il finira second de Ligue 1 pour sa première saison complète. Une performance qui donnera raison à ses préceptes, son management, puisqu'il fera mieux que l'objectif initial. A lui les demandes en direct à Frank McCourt pour le nouvel effectif, qu'il pourra encore plus façonner à son image, sans certains éléments récalcitrants qui ne donnent pas toujours l'impression de tirer dans son sens. Mais en cas de contre-performance, l'OM peut aussi chuter du podium et l'attérissage risque de faire très mal, car l'OM devra peut-être faire sans Ligue des champions et sa manne financière alors que l'équipe était assuré des phases de poule, avec six points d'avance sur le troisième de Ligue 1, à quatre journées de la fin. En un match, Sampaoli sera sous-coté ou surcoté. Pas de juste milieu. Ce que déplore Florent Germain sur le plateau de Virage Marseille, que vous pouvez retrouver en vidéo : "C'est un sujet épidermique, et on oublie le juste milieu. Je ne veux pas faire de grandes leçons mais la vérité n'est pas dans les extrêmes. Autant je ne comprenais pas qu'on puisse dire au mois de février que Sampaoli était le plus nul, autant je constate qu'à la moindre critique, sur sa gestion du cas Milik par exemple, les fanatiques du coach le prennent très mal".
Le tournant ? La défaite contre Lens à domicile
Idriss Kasmi, qui commente les matchs de l'OM en direct sur Twitch sur le Phocéen, a le mérite d'être passé d'un camp à l'autre. Il s'en explique : "J'étais un défenseur de Sampaoli parce que c'est quelqu'un qui m'a fait mettre un réveil à quatre heures du matin pour regarder son Chili. Contre l'Equateur ou contre le Brésil, tu allais prendre une leçon de football, de tactique. Faire jouer des Medel, des Jara, des Beausejour, des joueurs très moyens, de cette façon-là, c'était magnifique. A Séville, il a fait pareil avec des Mariano Filho, des Franco Vazquez ou même des Wissam Ben Yedder. Donc j'étais à fond quand il est venu à l'OM, surtout après deux ans de Villas-Boas. Sauf que derrière, il y a ce match à l'Orange Vélodrome contre Lens (2-3). Moi je trouve que c'est une bonne défaite, Under touche la barre, Gerson le poteau, Pau Lopez se prend trois buts en contre. C'est le football, tu peux gagner, tu peux perdre, ce n'est pas grave. Sauf que lui, il a pris cette défaite comme un affront et il a repensé complètement sa façon de faire et c'est là qu'on est passé dans un football négatif. On a arrêté d'attaquer avec cette possession stérile. Elle ne l'est pas du fait des individualités de cette équipe mais parce qu'on ne veut pas attaquer. On ne veut juste pas donner le ballon à l'adversaire. Mais toutes les équipes l'ont vu. Feyenoord, Lyon, Rennes..."
A quand le retour d'un OM conquérant ?
Au final, cela donne un déficit dans les gros matchs que pointe Florent Germain : "J'avais regardé les résultats de Sampaoli avec Séville contre les gros, ce n'était pas extraordinaire. A force de s'adapter à l'adversaire, j'ai l'impression que Sampaoli transmet une certaine crainte à ses joueurs dans l'approche d'un grand rendez-vous. J'aimerais voir un OM conquérant contre des grosses équipes, et on ne l'a pas vu". Est-ce quelque chose qu'il peut corriger ? Est-ce qu'il aura l'occasion de le faire ? Est-ce que la saison prochaine, avec des joueurs encore plus dans sa philosophie, il reviendra à ce qu'on a vu en début de saison, avant ce fameux OM-Lens ? Pour toutes les réponses, il faudra attendre l'issue d'OM-Strasbourg...