Depuis le début de la saison, Roberto De Zerbi peine à stabiliser sa défense, particulièrement au poste de latéral droit. Le technicien italien dispose de plusieurs options, mais il n’a pas encore trouvé la formule gagnante. Tour d’horizon.
Si l’OM occupe actuellement la troisième place du championnat, atteignant ainsi les objectifs fixés en début de saison par sa direction, le club olympien doit encore régler plusieurs problèmes, à commencer par son organisation défensive. Les hommes de Roberto De Zerbi encaissent trop de buts, comme en témoignent les défaites face au PSG et à Auxerre à l’Orange Vélodrome. L’entraîneur italien peine toujours à stabiliser sa défense, en partie à cause des blessures et suspensions qui ont affecté son effectif, mais aussi en raison des contre-performances de certains joueurs. Le poste de latéral droit illustre parfaitement ce casse-tête. Tour d’horizon.
Murillo, pour un meilleur équilibre d'équipe ?
Recruté lors de l’été 2023 en provenance d’Anderlecht, Amir Murillo s’est rapidement imposé comme l’un des rares bons coups réalisés par Pablo Longoria cette saison-là. Méconnu du grand public à son arrivée, l’international panaméen a, au fil des semaines, prouvé qu’il avait les qualités pour s’imposer à l’Olympique de Marseille. Avec le départ de Jonathan Clauss, il est devenu un titulaire naturel au poste de latéral droit. Si Roberto De Zerbi avait d’abord préféré Bamo Meïté lors des premiers matchs de préparation, le joueur de 28 ans a fini par prendre la relève. Cependant, il a alterné entre performances convaincantes et prestations plus mitigées, poussant son entraîneur à tenter d’autres options, comme titulariser Pol Lirola face à Nantes, puis contre Auxerre. Sous la direction de coach italien, Murillo évolue souvent dans des positions qui ne semblent pas toujours adaptées à ses qualités. Lors du match face à Nice, par exemple, il a été utilisé quasiment comme un ailier gauche, un rôle inhabituel pour lui. De plus, il a également été intégré dans une défense à trois, en tant qu’axial droit, une position qui bride ses atouts offensifs. Dans ce rôle hybride de latéral droit-axial, il est davantage sollicité pour couvrir et sécuriser, au détriment de sa capacité à se projeter vers l’avant. En conférence de presse, Murillo a lui-même évoqué ces ajustements tactiques : "C’est aussi un peu lié au nouveau système de jeu mis en place par l’entraîneur. J’ai également joué en tant que défenseur central, donc l’entraîneur me fait confiance à ce poste aussi. Avec ce système, je joue de manière plus défensive et je peux aider l’équipe à ce niveau-là." Bien que son rôle évolue, trouver le bon équilibre entre ses qualités offensives et les exigences défensives pourrait être la clé pour maximiser son impact dans le système de De Zerbi.
Lirola, une option plus offensive
Son départ semblait inévitable l’été dernier, mais au fil du mercato, Pol Lirola a su se faire une place dans l’effectif marseillais. "Par rapport au joueur que j’ai connu il y a 5-6 ans, il est plus mature. Mais parfois, il faut le stimuler. Il a énormément de qualités, mais il faut un peu le provoquer. Je suis content de ce qu’il fait actuellement, et aussi qu’un joueur qui était oublié retrouve sa place," a déclaré Roberto De Zerbi en conférence de presse avant la réception d’Auxerre. L’aventure marseillaise de Lirola a notamment été relancée après sa belle performance à Lyon. Entré en jeu, il s’est illustré en étant buteur et passeur décisif sur le but d’Ulisses Garcia. Ses qualités offensives offrent une option supplémentaire pour l’OM, dont l’animation offensive est parfois jugée stéréotypée. Contre Nantes puis Auxerre, le latéral de 26 ans a semblé développer une meilleure complicité avec Mason Greenwood. Mais il y a un gros "mais". Défensivement, ses lacunes restent flagrantes, comme en témoigne le troisième but d’Auxerre. En un contre un, Hamed Traoré a éliminé Lirola sans difficulté avant de tromper Geronimo Rulli. Ce type de situation souligne les limites défensives de l’Espagnol, qui pourraient poser problème face à des adversaires plus redoutables. Lirola reste une option intéressante, mais son apport offensif devra être contrebalancé par une solidité défensive plus affirmée s’il veut s’imposer durablement dans le système de De Zerbi.
Meïté et Rongier : des options encore en suspens
"Il ne joue pas par choix technique. Murillo peut évoluer en tant que latéral ou troisième central, je préfère ses caractéristiques. Meïté sait qu’il peut améliorer certaines choses, mais il s’est toujours très bien comporté et n’a raté aucun entraînement. Je suis content de lui," avait expliqué De Zerbi en septembre dernier. Pourtant, depuis sa nomination, le technicien italien ne semble pas convaincu par le profil du défenseur ivoirien. Titularisé lors des premiers matchs de préparation, l’ancien Lorientais a déçu, notamment par son déchet technique, problématique dans le style de jeu prôné par l’entraîneur. Résultat, Bamo Meïté n’a disputé que 24 minutes depuis le début du championnat. Cette situation s’explique également par des raisons physiques et psychologiques. Selon La Provence, Meïté a peiné à retrouver son niveau physique optimal, et l’épisode traumatisant de la fusillade en mai dernier, qui l’a impliqué aux côtés de Faris Moumbagna et Jean Onana après un déplacement au Havre, l’a logiquement affecté mentalement.
De Zerbi a également testé une autre option : Valentin Rongier. Blessé pendant la quasi-totalité de la saison dernière, l’ancien capitaine de l’OM a fait son retour cet été. Toutefois, il a rétrogradé dans la hiérarchie des milieux de terrain. De Zerbi a donc choisi de l’utiliser comme latéral droit lors de la victoire 2-0 à Nice. Malgré le succès des Phocéens, le numéro 21 a souffert défensivement, notamment face à Jérémie Boga, et cette option n’a plus été reconduite depuis.
Si les solutions ne manquent pas au poste de latéral droit, Roberto De Zerbi devra trancher rapidement afin de permettre à ses joueurs de développer des automatismes et de stabiliser une défense encore en chantier.