Edito sur la nomination du nouvel entraîneur de l'OM.
Les supporters de la Squadra Azzurra et de l'OM ne le verront pas autrement : c'est un signe du destin. Ce lundi soir à 22h52, ce n'était pas la fête : l'Italie était en train de perdre contre la Croatie dans une poule de l'Euro 2024 déjà dominée par l'Espagne. Du coup, il allait falloir patienter pour savoir si Calafiori et ses coéquipiers allaient passer au prochain tour dans la charrette des meilleurs troisièmes. Patienter, c'est déjà ce qu'il fallait faire à l'OM pour savoir qui allait être le nouveau coach. Cela fait 11 jours que l'on parle de Roberto De Zerbi à l'OM. Dans le football, et surtout à cette période de l'année, alors que toute la saison doit se décider là, entre mercato et préparation, 11 jours, c'est une éternité. Comme si ça ne suffisait pas, il faut désormais faire avec un contexte de terre brûlée à Marseille. Un coach qui tarde à officialiser sa signature, c'est un indice de plus pour les oracles qui jurent à qui veut les entendre que de bien plus grandes manœuvres se préparent en coulisses et que ce n'est qu'un écran de fumée. Avec le temps, on s'est habitué, on n'a plus trop envie de les écouter, mais quand même, tant qu'il n'y a pas d'officialisation, il n'y a pas de quoi les faire taire... Et donc à 22h53, le communiqué est tombé. Accord de principe entre l'OM et Roberto De Zerbi. Plus besoin d'attendre. Plus besoin d'attendre non plus pour l'Italie. Zaccagni enroule bien comme il faut et crucifie Livakovic, dans le temps additionnel. La Croatie est éliminée, l'Italie qualifiée pour les 1/8e. Tout ça en une poignée de secondes, ça valait le coup de patienter et même un peu de stresser. Les émotions, déjà.
Pas une garantie de réussite mais...
Les informations qui accompagnent cet accord incitent à l'optimisme. Le montant du dédommagement pour Brighton n'est pas excessif (6 millions d'euros) et Lilian Brassier devrait bien être la première recrue de l'entraîneur italien à Marseille. Ce qui veut dire que oui, De Zerbi ne va arriver physiquement dans la cité phocéenne qu'à quelques jours de la reprise, mais il s'est quelque part déjà mis au boulot avec une idée précise de ce qu'il veut faire de cette équipe et c'est bien là le plus important. De Zerbi, ce n'est pas qu'un entraîneur, c'est une certaine idée du jeu, et il débarque dans un contexte plus que favorable, avec des supporters qui sont prêts à le porter aux nues. Parce que toutes les composantes du club sortent d'un exercice assez compliqué, parce que les aventures similaires précédentes n'ont peut-être pas été vécues comme elles auraient dû l'être. Cela ne garantit pas la réussite de la saison, c'est sûr, mais cela donne envie à tout le monde de voir ce qu'il va se passer, même si l'OM n'aura que la Ligue 1 et la Coupe de France à jouer cette année. Les réseaux sociaux de la LFP, qui s'étaient félicités de la venue de Messi il y a trois ans, devraient en faire de même avec la signature de RDZ à l'OM : après tout, cela va peut-être leur donner une chance de trouver un acheteur pour les droits domestiques, le panier étant de suite plus garni avec l'exclusivité de cet OM-là ! Plaisanteries mises à part, cette signature est aussi une sacrée victoire pour Pablo Longoria. Beaucoup estimaient que l'Espagnol était en fin de course à l'OM. Lui assurait qu'il avait repris du poil de la bête. C'est lui qui, dès le début du mois de mai, a laissé filtrer l'intérêt de l'OM pour Paulo Fonseca. Un signal d'un OM ambitieux, d'un OM avec du réseau. À ce moment-là, son avenir à la tête du club n'était pas forcément tranché puisqu'un organigramme avec Stéphane Tessier tout en haut a aussi été présenté à Frank McCourt. Cet effet d'annonce a-t-il joué dans sa validation en haut lieu ? Une signature moins prestigieuse aurait fait tâche alors que le technicien de Lille s'est engagé avec le Milan AC. Mais ce n'est pas de la mauvaise foi de supporters marseillais de se dire que le choix De Zerbi, s'il avait été proposé au beau milieu du printemps, aurait été largement plébiscité. Pour le style de jeu donc, mais aussi pour ce tempérament de feu, le point commun de Bielsa, Gerets, Sampaoli, Tudor, qui fait dire aux supporters que c'est tous ensemble que l'on va vibrer. Là encore, cela ne garantit pas la réussite... mais ça donne sérieusement le droit de rêver, et plus de douter.