OM : Comment Eyraud et Villas-Boas peuvent-ils s'entendre ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 12/05/2020 à 01:00
Le président et l'entraîneur de l'OM doivent prochainement se rencontrer. Peuvent-ils tomber d'accord ?
C'est ce qu'on appelle deux discours opposés. Au moment de féliciter officiellement l'équipe pour sa deuxième place, Jacques-Henri Eyraud a déclaré : "Après avoir achevé la première phase de notre plan, avec des investissements massifs pour relancer le club, nous entamons à présent la deuxième phase avec des performances sportives, une qualité d’infrastructures et un centre de formation en très net progrès. Nous devons désormais relever le défi de la pérennité économique de notre modèle". De son côté, interrogé par RMC Sport, André Villas-Boas a déclaré : "J'ai envie de jouer la Champions League avec l'OM, mais je veux savoir à quel point on est dépendants économiquement sur notre projet. Ça veut dire que si on n'a pas les conditions pour faire un bon travail, ce n’est pas la peine, je pense...". Comment réussir à satisfaire les contraintes économiques et en même temps les besoins sportifs ? L'équation semble insoluble. S'il était si simple de vendre par exemple Morgan Sanson en Angleterre et de lui trouver un remplaçant trois fois moins cher, il est probable que l'acheteur anglais se penche directement sur son successeur. Tant qu'à faire... S'il coûte moins cher, c'est qu'il faut prendre le temps de le former... Et comme AVB ne semble pas partant pour se frapper un nouveau projet Dortmund, il y a une crainte, celle de se dire que les deux camps ne pourront jamais s'entendre et que le couperet va bien finir par tomber, un peu comme quand Marcelo Bielsa avait quitté l'OM début août 2015.
Impliquer encore plus Zubizarreta
Mais il n'y a peut-être pas lieu de tomber dans la psychose. Car à bien regarder André Villas-Boas n'était peut-être pas si offensif que ça. Il veut des moyens, mais surtout de la considération. "Je dois comprendre plus ou moins qui seront les personnes à mes côtés, si Andoni et Albert Valentin seront toujours des personnes avec du pouvoir ou non. C'est le plus important, parce que moi en tant qu'entraîneur et eux comme directeur sportif et directeur du scouting, ne voulons pas faire de la figuration. On doit et on veut avoir le pouvoir pour exécuter les décisions". Jacques-Henri Eyraud, a qui il a beaucoup été reproché de laisser les pleins pouvoirs à Rudi Garcia, tient donc peut-être paradoxalement son salut de la même décision, à savoir laisser André Villas-Boas s'occuper du sportif. La différence, c'est que cette fois-ci, Andoni Zubizarreta est pleinement intégré aux décisions par le coach. Reste à savoir si le directeur sportif saura se défaire de cette image d'adjoint du Portugais qui lui colle à la peau depuis qu'AVB est monté au créneau pour défendre son poste face à Aldridge en conférence de presse. D'ailleurs, sur le même siège, quelques semaines plus tard, Villas-Boas avait annoncé une réunion importante avec Eyraud pour discuter de l'avenir. Après avoir été reportée pour cause de coronavirus, elle se présente donc là et JHE, moins dans la tchatche et le charme que pouvaient avoir Labrune, pourrait convaincre un interlocuteur qui veut du concret.
Une belle prolongation si objectif atteint en 2021 ?
Villas-Boas le sait, avec le fair-play financier, l'OM doit vendre. Il ne le conteste pas mais veut juste être assuré que l'argent sera bien réutilisé en totalité pour la compétitivité de l'équipe. Pas pour renflouer l'actionnaire ou pour un projet immobilier annexe. Une réponse qu'un président délégué ne peut peut-être pas apporter. Mais Eyraud, outre les atouts Zubizarreta et Valentin, peut peut-être convaincre son entraîneur avec une autre carte : des perspectives plus réjouissantes à l'horizon 2021. Avec une nouvelle qualification en Ligue des champions, l'OM aurait de grandes chances d'être dans une tout autre dynamique financière. A l'instar de ce qu'il peut se faire avec des joueurs, il y a donc peut-être la possibilité d'intéresser AVB à cet objectif peut-être encore plus qu'à l'accoutumée. Peut-être avec une prolongation pour lui, son staff et la direction sportive à grands frais, en guise de gros bonus, si l'objectif est atteint. Une manière de reconnaître ses mérites dans la renaissance du projet McCourt à l'OM.
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