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Saison

OM : comment éviter le piège de la saison 2 ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 13/06/2022 à 01:00

OM : comment éviter le piège de la saison 2 ?OM : comment éviter le piège de la saison 2 ?

Est-ce que le plus dur commence pour Pablo Longoria et Jorge Sampaoli ?

L'ivresse du dernier match contre Strasbourg (4-0) date déjà d'il y a trois semaines. Pour une nouvelle ère avec Pablo Longoria en tant que président, Jorge Sampaoli en tant qu'entraîneur et une flopée de nouveaux joueurs, c'est une entrée réussie. C'est incontestable. Il peut toujours y avoir des débats sur l'un, sur l'autre, reste que la dernière équipe en France à avoir réussi à atteindre une demi-finale de coupe d'Europe hors Ligue des champions tout en finissant sur le podium du championnat jouait il y a 13 ans (et c'était déjà l'OM, d'Eric Gerets). L'OM dans les deux premières places de Ligue 1, avant cette saison, ce n'est arrivé que 6 fois sur les 20 dernières années. Et encore, presque à chaque fois, le club était dans les deux plus gros budgets du championnat, ce qui n'est pas le cas cette fois-ci. Autant de bonnes raisons pour ne pas bouder son plaisir. Reste à se poser une question tout de même : comment réussir la suite ? Car à trop passer son été sur un nuage, le club phocéen a par le passé sabordé l'exercice qui arrivait après. Comme se reposer sur ses acquis dans le football ne pardonne pas, voici quelques écueils à éviter. 

- Garder la bonne distance entre coach et joueurs

En 2020, même avec l'arrêt prématuré du championnat dûe au Covid, André Villas-Boas et l'OM avaient réalisé une sacrée performance : deuxième, en battant tous ses concurrents directs. Pour se faire, le technicien avait su tirer le meilleur de son groupe, créant une belle relation avec chacun. Mais ce qui était à son avantage s'est retourné contre lui au bout d'un an. Un membre de l'effectif raconte : "On avait l'impression d'être son ami, mais avec le temps, on s'est rendu compte de ses ficelles pour être ami avec chacun. Les joueurs parlent entre eux. Et le rapport après n'est plus le même". Jorge Sampaoli n'a pas vraiment misé sur la même stratégie. Mais il lui faudra quand même prendre ce paramètre en compte au moment de gérer son groupe.

- Prendre en compte la "surperformance" de certains cette saison

Comme vous pouvez le voir en vidéo, Mattéo Guendouzi et William Saliba, pour ne citer qu'eux, ont beaucoup joué cette saison, bien plus qu'avant dans leur carrière. Il faut être capable d'anticiper une baisse de régime. Cela ne veut pas dire accepter des performances moyennes, mais peut-être ne pas miser bêtement sur une nouvelle saison à 50 matchs pour le milieu, ainsi que le défenseur si jamais il devait revenir à Marseille. De même, il faut être conscient que certains ne vont pas accepter un second rôle deux saisons d'affilée. Steve Mandanda, évidemment, mais il n'est pas le seul, aspire peut-être à plus. Remettre les compteurs à zéro, cela vaut pour les performances, mais aussi pour l'état d'esprit. 

- Attention à la relation président-entraîneur avec le mercato 

C'est le principal danger, et l'OM est bien placé pour savoir à quel point cela peut foutre en l'air une saison alors qu'elle ne fait que commencer, avec notamment les querelles qui ont opposé Didier Deschamps et José Anigo. Si cela n'était pas aussi explosif entre Vincent Labrune et Elie Baup, le coach a peut-être bien perdu les clefs de son équipe après l'avoir fait terminer à la deuxième place du championnat. Car avec la qualification directe en Ligue des champions, le président avait envie lui de faire l'équipe. Si Baup a dû insister pour obtenir gain de cause pour le recrutement de Dimitri Payet en début de mercato, il n'a pas eu l'attaquant qu'il souhaitait, l'actuel président de la LFP voulant à tout prix signer Thauvin. Sans surprise, la suggestion présidentielle de faire glisser Saber Khalifa dans l'axe pour compenser n'était pas l'idée du siècle et Baup a dû rendre son tablier début décembre.

- Ne pas passer de confiance à suffisance

C'est un problème structurel, qui incombe peut-être plus à la ville de Marseille qu'au club et à ceux qui le dirigent. Si Marseille sait donner dans la dramaturgie quand cela ne va pas, quand ça va, le peuple marseillais sait comme personne "rouler des mécaniques". Porté encore par l'euphorie de cette dernière victoire à domicile, Pablo Longoria pourrait le constater à l'occasion d'un bain de foule, en pleine plage de la Pointe Rouge par exemple, où tous les supporters arrêteraient sûrement leur baignade pour venir le féliciter. Il faut être très fort, mentalement, pour ne pas se laisser griser et garder le cap. L'impulsion venant d'en haut, c'est à lui, dès la reprise avec les joueurs, avant avec les employés du club, à faire comprendre que le plus dur n'est pas fait : de retour en Ligue des champions, l'OM doit tout faire pour amorcer un cycle et donc retrouver cette compétition pour l'exercice 2023-2024. Ce qui veut dire ne pas laisser trop d'énergie en la jouant car il faut aussi être performant en championnat, face au PSG d'MBappé, au Lyon de Lacazette et au Monaco de Ben Yedder alors qu'il n'y aura toujours que trois places sur le podium. Mais en cas de succès, on pourra alors dire que la saison 2 est meilleure que la première, et cela lancera peut-être une saga...