OM : Abardonado, alibi ou plus-value pour Sampaoli ?

Après la fin de règne de Jacques-Henri Eyraud et les propos polémiques de ce dernier concernant la présence de Marseillais au club, de premiers signes d'un retour à la normale ont été lancés aux supporters. Parmi eux : la présence de Pancho Abardonado au sein du staff de Jorge Sampaoli, alors que l'ancien stoppeur marseillais occupait jusque-là un rôle d'adjoint avec les U19 Nationaux. Un retour aux sources pour celui qui a porté le maillot de l'OM entre 1998 et 2001, avant d'effectuer une jolie carrière, notamment à l'OGC Nice entre 2002 et 2008. À l'issue de sa carrière pro, l'enfant de La Castellane revient au bercail en intégrant le centre de formation en 2014 pour passer ses diplômes d'entraineur dans un rôle d'adjoint. Un rôle qu'il tenait toujours ces dernières semaines avant ce grand saut aux côtés du nouveau coach olympien.

"Il va apprendre une nouvelle culture, celle du football sud-américain qui est complètement différente de ce qui se fait ici"

L'arrivée de Pancho a été évidemment grandement favorisée par sa maîtrise parfaite de l'espagnol, à l'heure où l'OM est en train de devenir un club hispanique jusqu'au siège de président. Mais il ne faudrait pas réduire sa promotion à ce seul détail, lui qui a franchi de nombreux paliers chez les jeunes. C'est ce qu'explique au Phocéen son ancien patron avec la réserve Thomas Fernandez, aujourd'hui coach des U19 de Toulouse : "Je l'ai eu avec moi alors qu'il venait de terminer sa carrière de joueur et débutait dans le métier. C'est une progression pour lui et il va continuer d'emmagasiner, car c'est un job où il ne faut jamais s'arrêter d'apprendre. Par rapport à la formation, passer chez les pros est un tout autre métier, où on est toujours dans l'urgence des résultats. De plus, il va apprendre une nouvelle culture, celle du football sud-américain qui est différente de ce qui se fait ici. Après, il va falloir connaître son rôle précis, mais on sait déjà que Pancho passe bien auprès des jeunes. Et puis c'est important pour l'OM d'avoir des anciens joueurs dans le staff, sans pour autant parler de caution marseillaise. Ils ont porté ce maillot et ont des valeurs à transmettre aux nouvelles générations, et Pancho est bien placé de ce côté-là".

"Parler de caution marseillaise, c'est mettre de côté les compétences des gens, et Pancho comme Spino sont avant tout des techniciens compétents"

Justement, cette promotion de Pancho, tout comme celle de Laurent Spinosi qui, lui aussi, quitte le centre pour entraîner les gardiens, n'est-elle pas aussi une sorte de "caution marseillaise" lancée à l'adresse des supporters ? On a envie de croire que non, car les deux ont acquis depuis de nombreuses années un vrai bagage de compétences. Mais, au passage, la présence de Marseillais dans le staff de l'OM n'est pas non plus une hérésie. "La présence de Pancho avec Sampaoli est une vraie bonne idée, explique Jean-Luc Cassini qui lui a mis le pied à l'étrier au centre de formation. On a besoin de gars qui conservent leur singularité à l'heure où les techniciens français se ressemblent tous. La personnalité de Pancho ne va pas dépareiller avec Sampaoli, c'est un vrai meneur d'hommes, quelqu'un qui veut gagner, qui va savoir parler avec les joueurs. Je me souviens m'être battu pour qu'il reste au centre, alors qu'Eyraud ne souhaitait pas forcément le garder. Mais je ne veux pas parler de caution marseillaise, car avec ça, on met de côté les compétences des gens, et Pancho comme Spino sont avant tout des techniciens compétents. Ils vont apporter un plus, et s'ils sont Marseillais, tant mieux". À 42 ans, Pancho poursuit donc sa trajectoire d'enfant du club arrivé au sommet par la force de son travail, et on ne peut que le féliciter.