OM 2-2 Strasbourg : il va falloir se ressaisir, et vite !

C'est à croire que l'OM doit payer pour sa réussite contre Strasbourg un soir d'automne 2020, où la bande de Villas-Boas s'était imposée en Alsace sur sa seule frappe du match (0-1). Elle était signée Morgan Sanson, il est désormais dans le camp d'en face. Mais ça n'est pas là que ça s'est joué. Comme au match aller, l'OM laisse échapper deux points contre Strasbourg après avoir mené 2-0. Cela risque de peser lourd à la fin de la saison. Après tout, la déception du match aller s'était évaporée. Celui-ci va être plus délicat déjà sur le principe : cela ressemble beaucoup à la fois de trop. L'OM avait une occasion de or de semer Monaco et Lens dans la course à la deuxième place, c'est raté. Alors on peut toujours pester contre le mauvais sort : Jean-Eude Aholou, 28 ans, n'avait jamais inscrit un doublé dans sa vie avant en match officiel. Se dire que c'est la faute de l'arbitre, qui a expulsé Balerdi pour un contact très léger et qui n'est pas allé se confronter à la VAR. Mais si l'on prend un peu de recul, le curseur ne laisse guère de place au doute.

24 tirs à 7 pour Strasbourg...

Contre Rennes, la victoire de l'OM avait été minimaliste dans le jeu, avec un but sur coup de pied arrêté. Contre Strasbourg, les deux buts sont encore venus de ce côté. Coup franc de Malinovskyi pour le premier puis penalty de Sanchez. Alors oui, il y a encore des buts de défenseurs, mais le fait que ce soit sur des phases arrêtés veut dire beaucoup sur leur positionnement en général. Les dépassements de fonction en pleine action sont beaucoup plus rares et le jeu de l'OM s'en ressent. Cette équipe, dont tout le monde louait il y a un mois à peine l'abnégation qui amenait à une profusion d'occasions, est méconnaissable. Alors oui, cette fois-ci, cette équipe a dû faire une heure en infériorité numérique, ce qui n'est pas rien. Mais le doute est permis : un autre joueur que Balerdi peut ne pas se faire expulser. On peut le penser. On peut aussi penser que d'autres changements, avec la sortie des deux joueurs les plus offensifs pour Guendouzi et Bailly était peut-être de trop, envoyant clairement le signal à Strasbourg que ce n'allait plus du tout être "droit au but". On peut du coup être circonspect par le manque d'application derrière de ce plan, puisqu'il y avait encore la possibilité de faire deux changements après le premier but encaissé, au moins pour casser le rythme. Strasbourg a tiré 24 fois au but (dont 4 fois pour le seul Aholou), l'OM 7 fois. Difficile donc d'évoquer le karma pour ces deux points qui s'envolent. Ou l'arbitrage, comme Tudor l'a fait en conférence de presse d'après-match (voir la vidéo). Il faut se remettre au travail, et vite.