Retour sur la nouvelle défaite de l'OM contre le PSG à domicile (0-3)
C'était il y a sept mois. Le titre de la dernière défaite de l'OM contre le PSG au Vélodrome était "Un jour sans fin", faisant référence à un film de 1993 et aux passions que déchaîne ce match, qui finit toujours par se retourner contre les joueurs marseillais. Après une nouvelle déconvenue à domicile, 3-0 tout de même, place au titre d'un film de 1994 : "Grosse Fatigue". Six jours à préparer cette rencontre, à se dire que ce PSG-là, sans star, est finalement prenable, que l'OM a des réponses à apporter dans le jeu, pour six minutes qui ont suffi à conclure que cela n'irait pas plus loin qu'une nouvelle défaite. Sur le terrain, c'était un retour en arrière, au temps où l'effectif de l'OM ne pouvait pas regarder le Paris de QSI dans les yeux. Mais ce n'est pas ce que dit la lecture de l'effectif. Quand Adrien Rabiot est recruté, l'analyse jubilatoire est de se dire que c'est le milieu que le PSG aurait aimé faire revenir pour apporter de l'expérience à ses jeunes pousses, certes talentueuses, mais qui ne mettent peut-être pas assez le pied. C'était donc écrit, c'est le produit de leur centre de formation qui allait leur causer bien des tourments, comme Lorik Cana en 2005. Warren Zaïre-Emery ne connaît peut-être pas cette histoire du capitaine albanais, qui offrit la victoire à l'OM pour son premier Classique dans l'autre camp. Il est né l'année d'après. Mais il s'est promené au Vélodrome. Et la dernière fois que l'OM a marqué un but dans un OM-PSG en championnat au Vélodrome, Zaïre-Emery avait 11 ans... Donc oui, grosse fatigue.
Pour le PSG, cette victoire nette est le fruit d'une tactique parfaitement exécutée. Luis Enrique avait décidé de positionner Ousmane Dembélé dans l’axe, surprenant ses adversaires. Malgré quelques maladresses, il a su faire la différence par ses décrochages et ses provocations en un-contre-un, contribuant ainsi à l’élan offensif parisien. Ce choix tactique de placer un ailier rapide dans l’axe a semé le trouble dans une défense marseillaise qui manque de repères depuis plusieurs semaines. Cette défaite sonne donc comme un sérieux avertissement. Roberto De Zerbi devra tirer des leçons de cette confrontation, notamment en termes de rigueur défensive, de discipline, mais aussi de grinta.
Même si pour la 9e journée de championnat, c'est également le septième carton rouge dans un match de l'OM cette saison. Là aussi, grosse fatigue, d'autant que la sanction semble une nouvelle fois sévère, pour ne pas dire plus. Pour autant, difficile de laisser plus de place à ce débat, même s'il doit exister. Car la priorité est ailleurs, à ce besoin de comprendre pourquoi cette équipe ne s'est pas transcendée pour l'événement. Pourquoi Paris s'est à ce point promené alors qu'on était censé assister à une opposition de style entre deux techniciens protagonistes du jeu. Pourquoi certains joueurs ont machinalement reculé de vingt mètres dès le coup d'envoi. Pourquoi autant de défaillances individuelles dans un match dont on parle depuis plus d'un mois. En attendant d'avoir des réponses, c'est donc une grosse fatigue.