Le meneur de jeu olympien accumule les cartons bêtes et évitables. Problématique...
Le Dimitri Payet version 2019-2020 est un homme neuf. Décevant la saison dernière, à l'image de toute l'équipe sous les ordres de Rudi Garcia, il rayonne aujourd'hui dans le collectif d'André Villas-Boas, au point de se rendre absolument indispensable. Un bon point pour le Réunionnais, que l'on doit malheureusement opposer au mauvais revers de la médaille, car il y en a un. En effet, dans le même temps, Dimitri a pris la mauvaise habitude de collectionner les cartons. Cinq au total, dont un rouge en fin de match face à Montpellier (1-1) qui lui a valu quatre matches de suspension pour avoir insulté l'arbitre Amaury Delerue. Résultat : l'OM a connu sa plus mauvaise période de la saison avec une seule victoire pour deux nuls et une défaite. Villas-Boas ne s'est pas privé pour dire à quel point cet écart de conduite a fait mal à l'équipe, et Jacques-Henri Eyraud n'avait pas mâché ses mots : "Ce sont des attitudes qui n'ont pas lieu d'être quand on porte le maillot de l'OM, ce n'est pas acceptable".
Au moins il est motivé...
C'est tout le paradoxe de Payet cette saison. Un joueur transfiguré, rayonnant, mais incapable de garder ses nerfs (et sa langue dans sa poche), au risque de pénaliser son équipe. On l'a encore vérifié vendredi dernier en fin de match à Rennes (1-0) avec une nouvelle biscotte qui privera l'OM de son meilleur atout face à Angers le 25 janvier. Un moindre mal sachant que le match se jouera au Vélodrome, mais, que dira-t-on si l'OM ne parvient pas à faire la différence face aux Angevins, privé de son meilleur joueur pour ce nouveau coup de sang à Rennes alors qu'il n'y avait pas franchement de quoi péter les plombs lors de cette belle soirée pour l'OM. Ces pétages de plombs à répétition, son agent Jacques-Olivier Auguste tente de les expliquer ce dimanche dans L'Equipe : "Il est motivé. Je préfère ça que lorsqu'il ne dit rien et qu'il subit les événements sans broncher".
Et si c'était volontaire ?
Nous aussi, on préfère un Payet motivé, évidemment. Mais, n'y a-t-il pas un juste milieu à trouver entre désintérêt et motivation excessive ? Avec cinq matchs de championnat ratés pour cause de suspension alors que nous ne sommes qu'au mois de janvier, Payet serait dans les standards caractériels d'un Mario Balotelli, à qui Nice était obligé de tout lui passer. Alors évidemment, l'OM est un peu dans la même situation, ayant grandement besoin de Dimitri Payet. Mais à 32 ans, le Réunionnais n'est plus un perdreau de l'année et aurait tout intérêt à inverser la donne. À savoir, provoquer des cartons chez l'adversaire plutôt que de les collectionner. A moins, scénario un peu farfelu, que son avertissement récolté à Rennes en fin de partie, était volontaire, pour rater la réception d'Angers, plutôt qu'un déplacement à Bordeaux par exemple... Il ne faudrait pas que l'OM perde des points à domicile contre le SCO pour avoir à en débattre.