Il est arrivé l'hiver dernier en prêt de l'AS Monaco avec d'immenses espoirs fondés sur lui. Il faut dire qu'en plus d'être Argentin, un vrai plus à Marseille, Lucas Ocampos était désiré par Marcelo Bielsa, et ses actions de classe entrevues avec le club de la principauté laissaient présager un avenir radieux. De plus, buteur dès son premier match face à Rennes, le jeune Argentin (21 ans) était placé sur orbite, mais elle fut de courte durée. En effet, les six premiers mois d'Ocampos sous le maillot olympien n'ont pas été étincelants, mais à sa décharge, ils correspondent à la dégringolade de l'équipe dans cette deuxième partie de saison et on peut ajouter que la concurrence de Thauvin et Ayew ne lui a guère laissé le loisir de s'exprimer pleinement. Peu importe, ce n'était que partie remise, car après de longues négociations, Monaco a accepté de le transférer définitivement pour sept millions d'euros, soit un peu moins que son option d'achat, fixée préalablement aux alentours de dix.
C'est justement ce prix qui fait débat aujourd'hui chez les supporters, car on doit avouer que les performances d'Ocampos, lorsqu'il joue, sont loin d'être à la hauteur de la réputation d'un joueur que l'on surnommait le "Cristiano Argentin" lors de ses débuts avec River Plate. Aujourd'hui, et notamment au lendemain de la défaite face à Nice, on parle plutôt de très mauvaise affaire. C'est ce que disait clairement Pierre Ménès sur le plateau de Canal Plus : "Lucas Ocampos c’est une escroquerie totale, Lucas Silva aussi. Il y a deux escroqueries à l’OM". Quand on analyse les performances actuelles des deux jeunes Sud-Américains, difficile de lui donner tort. Pourtant, ceux qui ont vu débarquer et jouer l'Argentin avec Monaco, où il fut le plus gros transfert de Ligue 2 (11M€), sont persuadés du contraire et comprennent mal ses difficultés actuelles. C'est le cas de Frédéric Barilaro, directeur technique du centre de formation de l'ASM : "Je suis surpris, car c'est pour moi un joueur avec un gros potentiel. Quand il est arrivé chez nous, il avait mis un superbe but pour son premier match. Après, il a eu un peu de mal à s'adapter, mais Ranieri le faisait jouer sur un côté avec Ferreira-Carrasco de l'autre, et c'était vraiment intéressant. Il a de grosses qualités de percussion et un gros volume pour répéter les efforts. De plus, il a un très bon jeu de tête et une super frappe des deux pieds. Je pensais honnêtement qu'il ferait beaucoup mieux que ce qu'il fait jusqu'à présent à l'OM".
On veut bien le croire, mais jusqu'à présent, les bons matches d'Ocampos depuis janvier dernier se comptent sur les doigts d'une seule main. On retient plus de lui son extraordinaire capacité à se rendre invisible durant 90 minutes. Du coup, on ne voit plus comment Michel devrait le faire jouer, lui qui déçoit quel que soit son poste : "C'est un vrai joueur de côté, explique Barilaro, pour percuter, déborder, amener des ballons devant le but. Quand je vois ce qu'il faisait à l'entraînement, avec les qualités techniques qu'il a, c'est étonnant qu'il ne parvienne pas à enchaîner avec Marseille, même si je sais que c'est compliqué chez vous. Mais il ne faut pas oublier qu'il est très jeune et joue dans un club à haute pression, ce n'est pas un tocard !" Pas faux, mais tout de même bien insuffisant pour un joueur qui avait pourtant bien débuté cette saison, avec son superbe retourné face à Troyes (il a aussi marqué à Groningen). Un exploit qu'il ferait bien de renouveler rapidement, histoire de ne pas entrer définitivement dans la grande famille des escroqueries olympiennes. Son jeune âge lui laisse un peu de temps, mais pas trop quand même...