Ocampos : la galère du "Cristiano argentin"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 05/01/2016 à 07:00
Certains commencent en bas de l'échelle avant d'atteindre le Graal, quand d'autres se voient directement propulsés au sommet avant même d'avoir mis le pied sur le premier barreau. C'est un peu, à son corps défendant, l'histoire de Lucas Ocampos. Ce joyau argentin réclamé et finalement obtenu par Marcelo Bielsa il y a un an ne décolle pas. Il a même tendance à creuser match après match. Prêté pour six mois l'hiver dernier avec option d'achat par Monaco (autour de 10ME), il a finalement été définitivement acheté par l'OM cet été, avec un prix tout de même revu à la baisse compte tenu de ses performances douteuses, autour de 7,5 millions. Depuis, chacune de ses apparitions conforte les dirigeants olympiens dans leur sensation de s'être fait berner, pour rester poli. À tel point qu'il est déjà question d'un départ. Car il faut quand même reconnaître que le garçon est très jeune (21 ans), et qu'il existe encore des clubs prêts à miser dessus. Pas trop quand même, puisque la Fiorentina, qui le voulait déjà il y a un an, souhaite l'accueillir en prêt. On évoque même la possibilité d'un chassé-croisé avec le milieu espagnol Mario Suarez, qui ne joue pas avec la Viola et qui plait à Michel. L'opération aurait du sens, mais selon La Provence, l'OM souhaiterait surtout retomber sur ses pattes et arrêter les frais avec un transfert sec.
Mais revenons quelques années en arrière, lorsque l'AS Monaco et son milliardaire russe ne regardaient pas à la dépense pour retrouver la Ligue 1 et surtout les sommets. Lucas Ocampos, 17 ans à l'époque, fait ses débuts avec River Plate en deuxième division et flambe en inscrivant quelques buts (7). Le monument River décroche la remontée et le jeune Lucas est pris dans la tornade médiatique. Pour son coach Matias Almeyda, il est un "futur crack", et la presse sud-américaine voit en lui le "Cristiano Argentin". Suffisant pour pousser Rybolovlev à signer un chèque estimé entre 11 et 14 millions d'euros selon les sources. À cette époque, Eric Roy, directeur sportif de l'OGC Nice, est à Buenos Aires pour superviser des joueurs, dont Dario Cvitanich. Il a croisé le phénomène : "Quand je l'ai vu pour la première fois avec River, il y avait un recruteur de Monaco dans les tribunes. On m'en avait parlé, mais il était beaucoup trop cher pour nous. Il était déjà considéré comme une future star et Monaco a payé le prix fort".
L'ancien milieu olympien voit bien que l'Argentin est aujourd'hui à côté de ses pompes. Pourtant, il ne le considère pas comme une arnaque, loin de là : "Il faut se souvenir qu'il a très bien commencé avec Monaco. Ranieri le faisait jouer sur un côté, avec Falcao dans l'axe et Ferreira-Carrasco de l'autre côté. C'était pour moi une super attaque, et Ocampos était phénoménal pour son âge. Malheureusement, Ranieri a dû changer de système avec un 4-4-2 en losange pour faire une place à James Rodriguez, ce qui peut se comprendre. Mais Ocampos en a fait les frais et depuis, il rame. C'est dommage, car je lui trouvais beaucoup de qualités".
Des qualités qu'Eric Roy a encore entr'aperçues dimanche soir à Caen, quand d'autres estiment qu'Ocampos y a touché le fond : "Je ne suis pas d'accord. J'ai vu des actions de classe de sa part, alors que le match n'était pas d'une grande qualité. C'est vrai qu'il a raté deux frappes, sur sa reprise du gauche et celle qu'il écrase complètement. Mais il manque de confiance et il ne faut pas oublier qu'il n'a que 21 ans. Regardez Lucas, que le PSG a payé 40 millions. On oublie qu'il est très jeune aussi. Je ne dis pas qu'il vaut les sommes que Monaco ou Marseille ont dépensées, mais on ne peut pas juger définitivement un joueur de son âge".
En attendant, au vu de sa situation financière, l'OM semble ne pas vouloir patienter et souhaite surtout récupérer quelques millions afin de limiter la casse. L'avenir dira s'il fallait insister, ou pas...