Cet été, alors que l'OM se préparait au Portugal, dans la plus grande discrétion, Rudi Garcia espérait que son équipe parviendrait à maintenir son niveau d'intensité physique, représenté par deux joueurs majeurs de l'exercice 2017-2018 dans ce domaine : Luiz Gustavo... et Lucas Ocampos.
"Je me sacrifie par gratitude"
Métamorphose que peu d'observateurs avaient vue venir, la puissance physique et son abnégation de tous les instants en font un joueur difficile à enlever du onze de départ cette saison encore, même s'il est très loin des 16 buts inscrits la saison dernière toutes compétitions confondues. Tout s'est sans doute joué lors de son année de prêt en Série A en 2016-2017 (au Genoa puis à l'AC Milan). Physiquement, il a pris du coffre et beaucoup de muscle. De près, c'est même choquant. Entre le longiligne et frêle attaquant qui débarquait en prêt en janvier 2015 et le solide et puissant ailier que l'on voit depuis deux saisons. "Quand je suis rentré de mon prêt à Milan, Rudi Garcia ne m'avait vu qu'à la télé. Il m'a dit : "montre-moi ce que tu vaux". Dès la fin de la préparation, il m'a dit qu'il comptait me faire jouer. Derrière, il l'a fait. Sur le terrain, je me sacrifie par gratitude", expliquait Ocampos dans le JDD il y a quelques mois.
Un surnom difficile à porter
Alors oui, un tel investissement dans les tâches défensives provoque souvent chez lui un côté brouillon qui vient ternir ses prestations offensives. A 17 ans, en Argentine, certains osaient d'ailleurs le comparer dans le style à Cristiano Ronaldo, comme l'explique Vicente Muglia (journaliste qui travaille pour Olé) dans 20 Minutes : "On l’a surnommé le nouveau Cristiano surtout parce qu’il en était fan, en fait. Et car il parlait souvent du joueur portugais comme un de ses modèles. Il faut dire qu’il lui ressemblait dans ses attitudes sur le terrain et qu’ils ont des physiques comparables. Je le regarde toujours ! J’aime beaucoup ses retours intérieurs et ses frappes. Et il est rapide !"
"Un joueur très particulier, assez inexplicable"
Lucas Ocampos est finalement devenu un joueur atypique. "Il est beaucoup plus impressionnant quand on l'observe depuis le bord du terrain, plutôt qu'en tribune. Il dégage une intensité défensive et ne lâche rien. C'est un joueur très particulier, assez inexplicable", commente le reporter du Phocéen sur les matchs de l'OM Romain Haering. A 24 ans, peut-il encore progresser ? La question se pose pour ce joueur qui définissait récemment la grinta dans une interview accordée à BeIN Sports : "La grinta, c'est l'essence même du football argentin. Personne n'aime perdre. Notre enfance a été un peu comme ça, on se battait pour un coca, pour un sandwich, donc chaque match c'est... pas une guerre, mais c'est un peu tuer ou se faire tuer". Reste à savoir si son avenir s'écrira à Marseille. En effet, il ne faut pas perdre de vue que son contrat s'achève en juin 2020. Cet été sera donc important pour l'OM qui devra faire un choix fort pour l'avenir de l'Argentin. En tout cas, cette saison, il demeure presque intouchable et a disputé 31 des 35 matchs de la saison (pour 28 titularisations). C'est simple, il est l'Olympien qui a le plus de temps de jeu cette saison. Un joueur majeur pour Rudi Garcia.