Entre les paroles et les actes, Clinton Njie a vite choisi. Depuis sa signature à l'OM, l'ancien attaquant de Lyon doit faire avec une réputation présumée. Cela a commencé dès sa signature. Elle a mis plus d'un mois à se concrétiser, et il se murmurait que c'était parce que l'attaquant n'était pas particulièrement chaud pour rejoindre les rangs phocéens. Dans la dernière ligne droite, on lui a même prêté l'envie de retourner dans l'écurie de Jean-Michel Aulas. Mais il a finalement signé à Marseille. Ensuite, on a parlé d'un élément qui avait envie de jouer dans l'axe, et qui en avait fait part à Rudi Garcia après Montpellier-OM, ce qui lui avait alors valu une mise à l'écart de la part du technicien. Après la victoire contre Caen (1-0), Garcia expliquait que le joueur était tout simplement blessé et qu'il espérait qu'il revienne vite. Le troisième épisode, c'était ce dimanche pour OM-Nancy. Le matin du match, Njie était décrit dans la presse comme un élément peu impliqué dans le groupe ce qui commençait à agacer le staff. Le soir, il signe un match plus qu'encourageant, avec une grosse débauche d'énergie et un joli but dans le temps additionnel, salué comme il se doit par son entraîneur en conférence de presse d'après-match.
Alors quoi ? Tous les problèmes offensifs de l'OM sont résolus pour peu que Clinton Njie soit aligné dans l'équipe ? Evidemment, la réponse est non. Pour être honnête, le Camerounais n'a pas non plus sorti un match époustouflant. A l'instar de Gomis et Thauvin, il avait oublié son efficacité au vestiaire pour la première période. Mais en l'espace d'un petit match, il a montré qu'il avait quelque chose que tous les autres prétendants à cette place dans le couloir gauche (Cabella, Alessandrini, Sarr) n'avaient pas : on sent qu'il peut être au départ et à la finition d'une action, un peu comme pour son premier but sous le maillot de l'OM au Vélodrome contre Nantes. Les supporters de l'OM qui ne cessent de prier pour que les dirigeants dégottent le nouveau Mamadou Niang au mercato ne réalisent pas qu'il est peut-être là, sous leurs yeux, et qu'il faut si ça se trouve juste lui laisser le temps de démontrer tout son potentiel.
Car si aujourd'hui Niang est dans la légende olympienne, avec dans les mémoires ses 100 buts sous le maillot blanc et le titre de meilleur buteur du championnat l'année du titre, il ne faut pas oublier que cinq ans plus tôt, lorsqu'il débarque de Strasbourg, il était loin de faire mouche sur chaque occasion. Mais il cherchait sans cesse à déstabiliser et apportait beaucoup à son équipe, ce qui en avait fait presque de suite un élément adopté par tous. Njie en prend le chemin. Maxime Lopez ne cache pas d'ailleurs qu'il apprécie le voir dans le couloir car il sait que ses ouvertures en profondeur vont quasiment toujours être exploitées. Vous pouvez retrouver ses explications dans la vidéo. Fort de ce bon retour, le défi d'Njie change : après avoir creusé l'écart avec la concurrence dans l'effectif, il va lui falloir convaincre, avec d'aussi bons matchs et une condition physique irréprochable, que ce n'est pas une absolue nécessité de recruter à son poste au mercato. Ou alors plus sûrement de prendre un élément offensif polyvalent, pouvant couvrir également les postes de Thauvin et Gomis. Si ça se trouve, il pourra même glisser lui dans l'axe au besoin. Mais ça, il préfèrera le montrer sur le terrain plutôt qu'entre les lignes d'un article.