Nice, premier (très ?) gros test pour l'OM

L'OM n'est plus ce qu'il était, c'est vrai. Ce qui est vrai aussi, c'est que l'OGC Nice non plus, et que le court voyage jusqu'aux Alpes-Maritimes devient de plus en plus compliqué pour nous, quand il n'est pas carrément impossible pour les supporters, mais c'est une autre histoire. Depuis plusieurs années, les matches au Stade du Ray, puis à l'Allianz Riviera, sont de vrais matches à haut risque, au sens sportif du terme. Si l'on excepte une parenthèse enchantée entre 2007 et 2010 avec quatre victoires de rang, les Olympiens ont pris l'habitude de ramer afin de ramener des points, et notamment depuis que les Niçois ont emménagé dans leur nouveau stade. C'était le cas l'an dernier avec un nul 1-1 en février dernier. Hatem Ben Arfa était en tribune, et les hommes de Michel avaient su marquer rapidement grâce à une tête d'Isla et résister à la poussée niçoise après l'égalisation de Germain. Pour le reste, l'OM s'est incliné deux fois sur les trois dernières années.

Il faut dire que l'OGC Nice a su accélérer pendant que l'OM s'est éparpillé. Précisément avec l'arrivée de Claude Puel en 2012, après plusieurs années d'errements. Parti quasiment à partir d'une feuille blanche, l'ancien coach de l'OL a su bâtir un collectif jeune autour de valeurs sûres aux postes clés et donner une véritable identité de jeu, loin de l'image de bétonneur qu'on lui connaissait. Puel a surtout su flairer les bons coups au bon moment, comme Hatem Ben Arfa, Nampalys Mendy, Valère Germain ou encore Ricardo Pereira qui ont su se relancer et en faire profiter l'équipe. Les trois premiers ne sont plus là cette saison, Puel non plus, mais Nice a encore accéléré sa marche en avant avec des arrivées retentissantes comme le défenseur central brésilien Dante, Younes Belhanda et bien sûr Mario Balotelli. "Ils ont perdu des joueurs importants, mais ils ont pris ces joueurs d'expérience et de talent, explique l'ancien aiglon et Olympien Eric Roy, aujourd'hui sur BeIN Sports. Il faut voir si l'Italien va réussir à se relancer et à se maitriser. Dans ce cas, ça peut faire une équipe très compétitive". Une équipe actuellement troisième de Ligue 1, que l'ancien milieu détaille dans la vidéo.

À cela, il faut évidemment ajouter l'arrivée de Lucien Favre, un coach longtemps pisté par l'OM et nommé meilleur entraîneur de Bundesliga à trois reprises, excusez du peu. Un technicien réputé formateur et offensif, ce que l'on recherche aujourd'hui à Nice : "J'ai de très bons retours sur lui, explique Eric Roy, dans sa manière de manager et ses rapports avec son staff. Il a l'air beaucoup plus dans l'échange que Claude (Puel) qui gérait tout". Un Favre qui devrait lancer dimanche Dante, qui n'a pas encore joué, et qui pourrait aussi adapter son système de jeu au 4-4-2 de Passi en passant à trois derrière et en alignant deux attaquants que pourraient être Plea et peut-être Balotelli, avec Belhanda en numéro 10.

Une équipe qui, sur le papier, a de la gueule et que l'OM devra réussir à contenir avec les apports de William Vainqueur et, peut-être, de Rod Fanni. "Quand on voit les forces en présence, il reste de bons joueurs à l'OM, conclut Roy. Mais, si ces dernières années Marseille était favori, je trouve que ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui. C'est beaucoup plus équilibré sur le papier, même s'il y a beaucoup de nouveaux à Nice et qu'il faudra attendre encore. Mais il me tarde d'être au match !". Nous aussi, après l'amorce de réveil observée face à Lorient, et surtout parce que deux semaines sans foot, c'est long !