Une victoire 3-0 à domicile pour commencer le championnat. Ce qui fait sept buts en deux matchs au Vélodrome si l'on compte le tour préliminaire contre Ostende (4-2). Un coaching gagnant, des buts sur des actions construites quand ce ne sont pas des petits bijoux, vu comme ça, il y a vraiment de quoi s'enflammer. De quoi se prendre à rêver à un championnat de France magnifique, avec cinq équipes aux coude à coude : le Monaco champion de France en titre, le PSG de Neymar, le Lyon des virtuoses Fékir et Bertrand Traoré, le LOSC de Marcelo Bielsa, et l'OM, dit "Champions Project". Après tout, Dijon, aussi accrocheur que la saison passée, n'est pas venu cette fois-ci prendre un point au Vélodrome...
Mais comme le ferait Clinton Njié après un but, il faut se calmer. Sous la victoire 3-0 de l'OM, il y a quand même quelques interrogations. En un sens, la victoire de l'OM est jouissive, car elle rappelle à ceux qui tiraient déjà des conclusions sur la globalité du projet à la mi-temps qu'une rencontre dure 90 minutes. Mais cela fait beaucoup de risques pour un pied de nez. Même si Patrice Evra a été plutôt bon, les problématiques des précédentes rencontres, notamment sur le nombre de joueurs à recruter d'ici le 31 août, restent les mêmes. Et le délai se fait de plus en plus court... Dans le jeu, Maxime Lopez donne toujours l'impression de faire du Dimitri Payet en moins bien. Peut-être parce que l'exigence est démesurée pour un élément qui n'entrait pas dans une formation bricolée par Franck Passi il y a un an et qui doit désormais ne pas faire tache à côté des Thauvin, Germain et Sanson, comme s'il ne pouvait pas y avoir de juste milieu. Rudi Garcia a eu du nez en choisissant Clinton Njié à la mi-temps, plutôt que Cabella ou Ocampos pour dynamiter l'attaque. Mais aurait-il osé le changement radical sans la blessure de Payet ? Pour compléter le tableau, Rolando n'a toujours pas réussi une relance de la saison et André Franck Zambo Anguissa aurait voulu montrer qu'il avait pris un peu trop confiance en son jeu après la coupe des confédérations qu'il n'aurait pas pu mieux s'y prendre.
Mais de la même manière qu'on ne peut pas décemment se dire que l'OM va jouer les premiers rôles après une simple victoire contre Dijon, on ne peut pas douter au soir de la première journée. Il y a des imperfections ? Parlons plutôt de marge de progression, cette équipe étant au tout début de son histoire. Alors qu'elle s'apprête à partir sur une série de 5 matchs en 15 jours, il y a aussi de quoi se dire qu'il est possible de faire cohabiter une gestion sur certaines phases de match avec une montée en régime, permettant par exemple à tous les joueurs évoluant autour de Luiz Gustavo de s'adapter à son jeu. Ceux de devant, eux, qui cherchent sans cesse les combinaisons collectives et la multiplication des passes aux percées en solo, vont forcément être récompensés et créer un collectif huilé de plus en plus spectaculaire. En fait, cette victoire, c'est une énorme promesse pour la suite car l'équipe est loin de son maximum : que ce soit en terme de jeu ou d'effectif. Du coup, le piège, c'est que les attentes vont être grandes. Mais bon, on ne va pas faire comme si, pour les deux, ce n'était pas déjà le cas depuis des mois...