Longtemps indulgents avec Kostas Mitroglou, les supporters olympiens en avaient même fait, pour beaucoup, l'un de leurs protégés, en réaction aux commentaires lapidaires des journalistes parisiens. Mais, depuis quelques semaines, le totem d'immunité du Grec est sérieusement entaillé, voire vermoulu. Hier dimanche, face à Dijon, sa performance fut tellement gênante que Rudi Garcia y a mis fin à la mi-temps, le préservant d'une sortie en plein match sous les huées. Mais, ce lundi, c'est La Provence qui se charge d'assaisonner "Kostas le mouligasse" en qualifiant sa mi-temps de "Vidéo Gag" avec un OM jouant à dix, pas loin de se demander si Bernard Montiel n'aurait pas fait mieux devant le but adverse.
En conférence de presse, Garcia a joué son rôle, tentant d'éteindre l'incendie sous le feu des questions sur son avant-centre : "C'est dommage, il a une belle occasion, mais je pense que Bouna le gêne. Mais effectivement, on attend ça de lui, d'avoir du sang froid dans la surface. Normalement, c'est sa force. Ce n'est pas grave, on compte sur lui. Il aura l'occasion de nouveau. Il va aller en sélection, ça lui fera du bien, il va marquer et quand il va revenir avec nous et qu'il jouera, on attendra de lui qu'il marque" (vidéo). Des paroles apaisantes et attendues vis-à-vis d'un élément qui n'a jamais posé de problèmes depuis son arrivée, qu'il soit titulaire ou pas. Pourtant, selon nos informations, le discret Mitroglou aurait récemment causé football avec son coach, lui faisant comprendre qu'il avait beaucoup de mal à comprendre son rôle sur le terrain, ne sachant plus comment se placer pour recevoir des ballons négociables. On aurait tendance à lui conseiller de déjà bien négocier les ballons qu'il reçoit, comme hier soir, même si on veut bien comprendre son désarroi. En effet, si l'ancien buteur en série de Benfica n'arrive plus à mettre un pied devant l'autre, c'est qu'il n'est peut-être pas le seul responsable.
Toujours est-il que ce nouveau naufrage signifie peut-être la fin de l'expérience "Mitrogoal" à l'OM. En effet, selon la même source, le Grec pourrait prendre la tangente dès cet hiver et rentrer au bercail. Tenu en échec à domicile par le Panatinaïkos ce weekend (1-1), l'Olympiakos n'en mène pas large actuellement et pointe déjà à 6 points du grand rival du PAOK avec déjà 2 défaites et 2 nuls en 10 matches. Suffisant pour faire bouillir son sulfureux président Vangelis Marinakis. Ce dernier rêve depuis longtemps de faire revenir l'idole des fans du Pirée à la maison, mais sous le poids de la grogne de ses supporters, il devrait enfin se résoudre à faire une offre cet hiver. Sous quelle forme ? Difficile à dire, mais il faut savoir que le prêt de l'attaquant égyptien Hassan est un échec, et que l'Olympiakos discute actuellement d'une résiliation avec Braga. Une place serait ainsi libérée et Marinakis pourrait mettre ce qu'il faut pour un retour de Mitro au Pirée. Acheté 15 M€ à Benfica en août 2017, il est évidemment hors de question pour l'OM d'espérer rentrer dans ses frais. Mais on voit mal les dirigeants être trop gourmands devant la possibilité de se délester de ce poids estimé à 330 000 euros mensuels par L'Equipe, et ce jusqu'en juin 2021. Un salaire qu'est capable d'offrir Marinakis, lui qui donne 5 M€ par an à Yaya Touré, selon la presse grecque.
Pour le moment, la valeur de Mitroglou (30 ans) reste tout de même estimée à 10 M€ par le site Transfermarkt. Mais, quelle que soit la proposition de l'Olympiakos, il y a fort à parier que l'OM y réfléchira sérieusement...