Mieux vaut perdre comme Marcelo Bielsa...

Après deux jours de migraine à penser à l'arbitrage et à ce podium sur lequel l'OM n'est plus, les supporters marseillais avaient l'occasion de se changer les idées : même si l'OM n'y est pas, tout fan de foot qui se respecte ne peut pas passer à côté du spectacle de la piste aux étoiles, comprendre la Ligue des champions. Ce mardi soir, il y avait en plus au programme une équipe que les Phocéens seront amenés à croiser (à plus d'un titre on l'espère) en cette fin de saison : l'AS Monaco. Jardim et ses joueurs se déplaçaient au Juventus Stadium pour défier la bande à Pirlo. Une belle affiche pour un rapport de force à l'avantage de la formation italienne. De quoi finalement se replonger dans le dernier OM-PSG et toutes les critiques qui s'en sont suivies pour Marcelo Bielsa.

Avec son marquage individuel, avec Mendy et Dja Djédjé très haut sur Verratti et Matuidi, l'entraîneur marseillais a assuré s'être trompé de stratégie à la fin de la rencontre. Beaucoup de supporters marseillais lui ont emboîté le pas. Face à une équipe aussi forte individuellement, ne rien changer à son système était suicidaire, couru d'avance. Il aurait fallu accepter de récupérer des ballons beaucoup plus bas, "bétonner", comme on dit dans le jargon footballistique, pour mieux prendre cet ultra-favori du PSG par surprise. Un avis qui a été repris par de célèbres consultants, qui ont même poussé jusqu'à dire qu'à l'avenir l'OM devrait penser à un entraîneur plus concerné sur les stratégies défensives. Un peu comme Jardim donc, qui passait un test presque similaire en affrontant la Juventus, même si les moyens de Monaco ne sont pas comparables avec ceux de l'OM. Rappelons que le technicien portugais a fait jouer quatre éléments qui ont coûté plus de 15 millions d'euros chacun en indemnités de transfert (Abdennour, Kondogbia, Moutinho, Bernardo Silva). Mais en face, c'était la Juve. Alors Jardim a fait comme contre Arsenal : un système avec deux lignes de quatre joueurs très proches l'une de l'autre, un joueur devant qui court vite, Anthony Martial, et un joueur qui peut le mettre sur orbite avec des passes longues, Moutinho. Au final, l'un des derniers représentants français en coupe d'Europe a laissé le jeu à la formation italienne au bout d'une dizaine de minutes. Pour finalement s'incliner 1-0, peut-être le pire des scores face au champion de Série A.

Pas vraiment de quoi envier l'état du supporter de la Principauté. Après s'être démenée pour en arriver là, son équipe n'a finalement pas joué son quart de finale. Au prétexte que la Juve était plus forte ? Avec Bielsa, l'écart était plus important face au PSG. Mais ses joueurs y ont cru. Ils ont eu de la réussite, marquant sur leurs deux premières occasions, mais ils sont allés la provoquer, par exemple avec le pressing de Romao sur Pastore qui permet à Gignac de partir au duel avec Sirigu pour inscrire son doublé. Alors oui, l'OM a perdu à la fin. Mais les Olympiens ont fait vibrer leur public, ils ont tout donné, ils ont pris des risques. Au coup de sifflet final, le public ne s'y est d'ailleurs pas trompé, applaudissant ses joueurs. Qu'en aurait-il été avec un Jardim sur le banc de l'OM ?

Reste à faire triompher la justice du football avec la réception de l'ASM le 10 mai prochain au Vélodrome, alors que les deux formations sont engagées dans la course à la 3e place en Ligue 1.

> En vidéo le débat du Talk Show sur les chances de titre pour l'OM et la concurrence de Monaco.