Pour sa première saison à l'OM, Michy Batshuayi n'a pas réussi que sur le terrain, où il peut viser la barre des 10 buts en Ligue 1 pour sa première année dans le championnat de France. Le jeune belge de 21 ans a créé une véritable "Michymania" à Marseille. Cela se vérifie à chaque match au Vélodrome, chaque ouverture au public à la Commanderie, et bien évidemment sur les réseaux sociaux. Dans une ville où l'on aime débattre, où chaque Olympien compte des partisans et des détracteurs, Batshuayi est le premier joueur à faire l'unanimité depuis... Didier Drogba, rien que ça. Le joueur assure sentir cet amour des supporters, mais ne sait pas forcément l'expliquer : "Je le sens beaucoup, et ça me fait vraiment plaisir. Ça me fait chaud au coeur. J'espère que leur amour va continuer à grandir et va rester. Pourquoi moi ? Peut-être que j'ai une personnalité à moi, et que ça leur plait. Je suis gentil, généreux, souriant et je marque des buts surtout !"
En y regardant de plus près, il y a pourtant de quoi expliquer de manière rationnelle cette cote de popularité impressionnante qui range Mathieu Valbuena dans le rayon des souvenirs, même chez les plus jeunes. Batshuayi joue déjà au poste d'avant-centre, un poste rendu mythique à Marseille par Skoblar et Papin notamment. Ensuite, s'il vient de l'étranger, s'il n'a pas grandi avec une sucette OM dans la bouche, il fait tout pour s'intégrer aux us et coutumes du club, créant aussi un lien sincère avec les supporters marseillais. Il n'y a qu'à voir comment il a échangé avec son premier fan-club phocéen, la #TeamSemelle. La #TeamSemelle ? Un Hashtag créé sur Twitter par quatre amis de la région. "Le délire, il part de Football Manager, où on allait le recruter au Standard parce qu'on le trouvait déjà très fort. Quand il a signé, on était trop content, et alors quand on a vu qu'il cassait tout déjà en préparation, on est devenu de gros gros fans explique Malick, 25 ans, animateur sportif à Istres. Un soir, en faisant une vidéo sur ses différents dribbles, on s'est aperçu qu'il jouait beaucoup avec la semelle, comme Ronaldinho et les joueurs très techniques. On lui a fait remarquer sur Twitter en parlant de #TeamSemelle". Le joueur de l'OM, présent sur le réseau social, profite de la trêve et de ses vacances à New York pour répondre aux jeunes supporters, faisant sienne désormais leur appellation. "Depuis, il est attentif à ce qu'on fait. Quand je poste des dribbles sur Instagram, il vient commenter. Il y en a même un de nous qui est allé à la Commanderie le voir à l'entraînement. Quand il lui a dit qui il était, Michy s'est arrêté pour discuter quelques minutes avec lui, prendre des photos, rigoler de trucs qu'ils avaient vus ensemble sur internet" complète Malick.
Depuis, le compte de Michy Batshuayi a grossi, comptant désormais près de 73 000 followers. Les fans de la première heure ont remarqué un changement de ton. Comme pour Benjamin Mendy, dont il partage le conseiller, il n'y a mystérieusement plus de fautes d'orthographe désormais et un peu plus de politiquement correct. "Ça s'est commercialisé, mais c'est normal. Il faut avoir un garde-fou relativise le "Twittos" qui assure que l'attaquant arrive toujours à délivrer un message authentique. Il a la mentalité OM, il parle aux jeunes marseillais. On sent qu'il n'a pas vécu que des choses simples depuis le début, mais il s'efforce d'avoir une attitude positive, d'avoir toujours le sourire". Et Michy, c'est aussi un sacré caractère. Qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, qui garde sa coiffure même quand il se fait chambrer par son coach, mais qui ne fait pas du Balotelli non plus. Un rebelle, pas une tête brûlée. Un Marseillais désormais.