Après tout, il y a toujours la place pour dire que l'OM ne perd pas. Une brèche dans laquelle s'est engouffré Lassana Diarra. Après tout, les Olympiens n'ont connu qu'une fois la défaite sur les onze dernières rencontres, le couac face à Nice. Depuis, il y a eu la trêve puis une série de 4 victoires et 3 matchs nuls. Oui, mais les trois partages des points se sont effectués à domicile, donnant le sentiment que la formation phocéenne a laissé échapper six points. Avec eux, l'OM serait au pied du podium, à une seule unité de la deuxième place. Sans aller si loin dans le scénario fiction, une simple victoire face au promu Ajaccio aurait permis aux Marseillais d'intégrer le top 5 du championnat. Mais ça n'a pas été le cas. La faute à l'arbitrage diront certains. La faute à la fatigue pointeront d'autres. Et si c'était la faute de Michel et de ses changements ?
Il paraît que l'on récupère plus facilement après une victoire. Après une qualification européenne par contre, c'est autre chose. Une certaine forme de relâchement, tout du moins mentale, opère. Il faut se souvenir qu'après le Dortmund-OM renversant de 2011, il y avait eu au programme un OM-Bordeaux des plus ennuyeux. Après Liberec, Michel ne veut pourtant trop rien changer. Les hommes de la qualification sont reconduits, comme Rolando, Rekik est lui envoyé en tribunes. De retour de blessure, Lassana Diarra repend sa place, faisant glisser Romao sur le banc. Les deux hommes se croisent à nouveau à la 70e minute, pour le premier changement. Abdelaziz Barrada a pourtant été expulsé 20 minutes plus tôt, mais le technicien espagnol a visiblement voulu prendre le temps de la réflexion. Pour un changement poste pour poste, visant peut-être à ne pas user l'international français et son genou... Qu'il faille, à contre coeur, se priver du meilleur joueur de l'effectif, cela peut se comprendre. Mais pourquoi remplacer le milieu défensif par un autre milieu défensif ? Après le carton rouge, Cabella s'est exilé sur le côté droit, donnant presque des raisons à Michy Batshuayi de foncer dans le tas bêtement tête baissée. Pourquoi ne pas imaginer du soutien ? Contre Lyon, après l'expulsion de Romain Alessandrini juste avant la pause, Michel avait demandé à Nkoudou de passer dans un rôle d'attaquant, aux côtés du Belge, dans un 4-3-2 qui sentait la prise de risque.
Très loin de ce qui s'est passé contre Ajaccio donc puisque pour le deuxième changement, GK Nkoudou justement est sorti du terrain. Peut-être là aussi une question de condition physique, l'ailier ayant quitté le stade en boîtant à cause d'une lésion à la cuisse. Sauf que son remplaçant était... Lucas Silva. Un milieu de terrain, pas vraiment dans le registre de ceux qui percutent en un contre un et qui mettent un peu de folie en fin de rencontre. Le Brésilien, autoproclamé nouveau Juninho, n'a pas non plus fait la différence sur les phases arrêtées... Le troisième remplaçant, Lucas Ocampos, qui a remplacé Rémy Cabella, n'a pas fait mieux. L'Argentin a beau avoir marqué en toute fin de partie à Liberec, il reste sur une longue série d'entrées brouillonnes. Pendant ce temps-là, Bouna Sarr a gardé sa doudoune au chaud sur le banc, alors qu'il avait été décisif pour sa rentrée contre Montpellier. Même si les options offensives ne sont pas pléthores dans l'effectif qui est mis à disposition de Michel, il y avait donc tout de même la place de tenter plus contre le GFC Ajaccio, qui n'a pas puisé dans ses réserves pour repartir du Vélodrome avec le point du match nul. Et ça, c'est difficile de le mettre sur le dos de l'arbitre.