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Saison

Michel passera-t-il l'hiver ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 20/10/2015 à 07:00

Michel passera-t-il l'hiver ?Michel passera-t-il l'hiver ?

Il était arrivé à l'OM avec une belle réputation. L'ancien grand joueur, l'élégant technicien au sourire ravageur, l'homme de consensus qui a su séduire Vincent Labrune quelques heures seulement après le départ de Marcelo Bielsa. Au moment de choisir le technicien, le président de l'OM expliquait qu'il souhaitait un technicien étranger en priorité, "question de philosophie". Plus qu'une philosophie dans le jeu (l'OM n'a marqué que 4 buts sur ses cinq derniers matchs, dont la moitié sur penalty), il fallait peut-être comprendre une philosophie de distance. Après 10 matchs, les critiques sur Michel se font discrètes, là où un Elie Baup n'avait déjà plus le droit de rester en poste avec un tel bilan. En dix rencontres donc, le technicien espagnol n'a connu la victoire qu'à trois reprises : contre Troyes, Bastia et Groningen... A titre de comparaison, au bout du même nombre de parties, Eric Gerets, qui n'était arrivé lui à Marseille qu'après le mercato, avait obtenu plus de succès, donnant surtout l'impression d'avoir trouvé comment il comptait tirer le meilleur de son groupe avec certains choix forts, comme la titularisation de Mathieu Valbuena ou une hiérarchisation claire du poste d'attaquant, avec Mamadou Niang devant Djibril Cissé. Michel, lui, semble encore chercher la bonne formule. Son choix le plus marqué, c'était peut-être celui de la charnière, où il a opté depuis deux matchs pour une association Nicolas Nkoulou - Rolando. Une décision perçue, au mieux, comme une commande... 

Encore des excuses ?

Jusqu'ici, l'ancien coach de Séville et Getafe n'a eu cesse d'expliquer qu'il fallait regarder ailleurs en ce qui concerne les responsabilités. C'est qu'il faut faire avec des joueurs qui choisissent leurs matchs, avec un président qui lui a donné de tout, sauf la doublure en attaque qu'il désirait, de son prédécesseur, qui avait entrepris un travail qui allait dans le sens inverse du sien, de la trêve internationale, qui l'a empêché de travailler avec l'intégralité de son groupe les 15 derniers jours... Dès qu'il en a l'opportunité, Michel réclame du temps. Alors que son groupe a la tête au fond du seau, il a glissé à la fin de la rencontre contre Lorient : "La confiance, ce n'est pas l'entraîneur qui la donne, cela réside dans chaque joueur, et ça s'appelle de la qualité". Une sortie risquée, car il est possible alors de faire le lien avec son utilité. Il faut quand même se rappeler le discours qui était le sien avant de prendre le poste. Les articles, nombreux, décrivaient un homme ambitieux, qui avait déjà visionné plusieurs matchs de la formation marseillaise, ayant déjà des certitudes sur les forces en présence dans le groupe. Tout ça pour un bilan au bout de dix matchs moins bon que celui de José Anigo lors de son dernier passage sur le banc, pour la saison 2013-2014. 

Dans les pas de Javier Clemente...

En fait, pour retrouver un entraîneur de l'OM qui arrive en cours de saison avec une aussi petite moyenne de points, il faut remonter à un autre espagnol : Javier Clemente, en 2000, qui était venu apporter de la rigueur mais qui avait pris la porte à cinq journées de la fin. Cette saison-là, l'OM avait terminé à la quinzième place, juste au-dessus de la zone rouge donc puisque la Division 1 ne comportait alors que 18 clubs... Même issue cette saison ? Pour l'instant, si Michel échappe à la vindicte populaire, c'est peut-être grâce à... Marcelo Bielsa. En ces temps difficiles, certains préfèrent d'abord constater que le bilan de l'argentin n'est après tout pas si mauvais, que son autorité auprès du groupe parle pour lui, et qu'il n'est finalement pas déraisonnable d'exiger un pressing total avec ces joueurs. Mais attention, Michel et ses supérieurs vont de fait entrer rapidement dans une deuxième phase, celle où il ne sera plus recevable d'expliquer que la saison ratée est due à la démission soudaine et surprenante du coach argentin. Pour rappel, Javier Clemente était le dernier choix d'une direction que Robert Louis-Dreyfus changea du tout au tout quelques mois plus tard avec le retour aux affaires de Bernard Tapie...