Si le style Michel, annoncé pourtant en grandes pompes à sa signature, tarde à être identifiable clairement sur le terrain, il n'en est pas de même en conférence de presse. Dans cet exercice délicat pour bon nombre de techniciens, l'entraîneur espagnol n'a eu besoin que de quelques semaines pour imprimer sa marque. L'entraîneur glisse sans l'air d'y toucher, semaine après semaine, que les problèmes de l'Olympique de Marseille s'expliquent
- par l'arbitrage, même si, promis, il ne veut pas en parler
- par les atermoiements au mercato où aucun attaquant n'a été recruté alors que le départ de Gignac était planifié depuis des mois
- par la mentalité des joueurs français qui veulent souffler pour les matchs en semaine
- par le travail de son prédécesseur qui allait dans un sens contraire du sien
Un bon coup de pelle donc pour déblayer quitte à en envoyer sur ceux qui se trouvent autour. Ce mardi, avant d'aller affronter Bourg-en-bresse en coupe de la Ligue, il avait préparé sa défense sur l'incapacité de son équipe à gagner à domicile depuis trois mois. Pour anticiper une sortie de route précipitée dans la nouvelle compétition qui se profile, il a malicieusement rappelé que l'an dernier, l'OM était sorti dès le premier tour des deux coupes nationales, notamment en coupe de France où Grenoble, pensionnaire de CFA, avait battu l'OM. Il a ensuite expliqué qu'il se mettait en costume aussi pour ces matchs-là et que cela représentait une forme de respect pour ses adversaires. Après tout pourquoi pas. Mais il est bien sûr vite revenu à son jeu préféré. Morceaux choisis.
"Je ne suis pas fâché, je ne comprend pas très bien comment on joue. Ca fait quatre mois que je suis là, on a changé les positions des joueurs, de Barrada, de Cabella, d'Isla. On travaille. Le système, la discipline. Desfois, on compte sur les joueurs pour faire un pas en avant, on ne peut pas les pousser. Si je me fâche, je ne vais pas arriver à les bouger. Il faut qu'ils fassent un pas en avant. Il y en a qui le savent et ceux qui ne le savent pas. Et ceux qui ne le savent pas portent préjudice aux autres.
Quand je suis arrivé, il y avait zéro but au compteur, zéro point, l'entraîneur a décidé de partir. On ne peut pas redemander à la Ligue de rejouer ces matchs. Mais en gagnant Ajaccio, on aurait eu la possibilité d'être cinquième, malgré tout ce qui s'était passé avant. Pour vous dire la vérité, l'équipe est meilleure maintenant que lorsque je suis arrivé.
Dans les deux matchs perdus avant que j'arrive, il y en avait un à domicile. Comme quoi le problème ne date pas de mon arrivée".