Michel fait comme si de rien n'était, mais...
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 02/04/2016 à 07:00
Didier Deschamps s'était présenté en conférence de presse 48 heures après que José Anigo l'avait qualifié, entre autres, de Caliméro, dans une sortie qui fera date après un OM-Ajaccio (2-0) à l'automne 2011. L'air grave, l'entraîneur de l'OM n'avait alors pas caché qu'il avait été affecté par la sortie médiatique. Élie Baup, après des informations piquantes révélées sur une antenne de radio, avait préféré prendre ça sur le ton de l'humour, en interpellant le correspondant local avant de démarrer le traditionnel jeu des questions réponses. Après toutes les informations sorties dans la presse ces derniers jours, qui expliquaient que Michel ne devait son maintien qu'à l'importance des indemnités à lui verser et à l'immobilisme de l'actionnaire, l'Espagnol a choisi lui de faire comme si de rien n'était, en sortant son plus beau sourire.
Toutes les questions ou presque portaient sur le sujet. Et si Michel semblait anxieux à l'écoute des questions, il les a presque toutes désamorcées. Avec un argument imparable : "Il n'y a pas de critiques nouvelles". La situation était tout aussi catastrophique avant, pas de raison de paniquer. C'est à croire qu'il faudrait presque que l'OM tombe dans la zone rouge pour que la situation évolue à ses yeux. Le discours change cependant quand on lui demande si l'OM joue désormais le maintien : "Nous sommes quand même plus proches de la première partie de tableau que de la zone de relégation". Il y a quelques semaines, c'était le podium, puis les places européennes. Sur sa situation, le verbe est posé, réfléchi. Tout juste lâche-t-il un : "Je connais le football, je sais d'où viennent les tirs. Quand on entend quelque chose, on sait d'où cela vient". Mais il y a beau avoir des tirs, à l'image de Neo dans Matrix, Michel est capable de les stopper d'un simple mouvement de main. Sa relation avec Labrune est ainsi encore tout à fait normale. "J'ai parlé avec lui mardi dernier, rien n'a changé". Il veut le licencier ? "Il faut lui demander. Si c'était vrai, je ne serais sûrement pas là avec vous". Quel avenir en cas de défaite à Bastia ? "Je prépare le match de dimanche et je ne pense pas au-delà". La polémique sur les jours de repos accordés au groupe ? "La plupart des joueurs étaient partis en sélection, on ne pouvait pas travailler collectivement".
Mais à bien réécouter, Michel n'a pas oublié son président, au détour de certaines réponses. Quand on lui demande son avis sur les déclarations de Fletcher, à propos de la mentalité des joueurs à l'OM, il ne veut pas faire de commentaires. Mais précise d'une manière générale "que ce soit un joueur ou un président, ses déclarations lui appartiennent". Histoire d'anticiper une question sur les sorties présidentielles, notamment celle où Labrune affirme que personne ne ferait mieux à sa place ? Quand on lui demande s'il a évoqué le sujet de son licenciement avec son employeur, il ajoute après la négative : "En attendant on travaille, et moi, mon travail, ce n'est pas juste parler avec la presse". Est-ce que cela sous-entend qu'il y en a pour qui c'est le cas ? Une chose est certaine, Michel, à qui l'on a fait remarquer qu'il n'avait jamais démissionné dans sa carrière, ne va pas jeter l'éponge. Peut-être que son comportement aurait été différent dans une autre situation, où on lui aurait dit clairement les choses en face, plutôt que de le laisser en apprendre chaque matin un peu plus lors de la revue de presse. Comme bien des joueurs avant lui, il ne fera donc aucun cadeau à la direction actuelle au moment de penser à son départ. Une pierre de plus dans le jardin de Vincent Labrune, qui n'est peut-être pas un président sans moyens financiers pour rien...