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Saison

Michel entretient la nostalgie Bielsa

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 08/03/2016 à 07:00

Michel entretient la nostalgie BielsaMichel entretient la nostalgie Bielsa

Contre Toulouse, la défaite était interdite. Michel le savait bien et il a du coup tenté le tout pour le tout. Un schéma offensif pour l'emporter en fin de match avec le seul Barrada au milieu de terrain pour Alessandrini, Fletcher, Batshuayi, Nkoudou et Cabella. Pour quel résultat ? Des actions totalement désordonnées, avec, par exemple, Batshuayi et Nkoudou incapables d'exploiter une mauvaise relance du gardien adverse. Les explications de Steve Mandanda, après la rencontre, semblaient être une pierre de plus dans le jardin du technicien espagnol : "Certes, on doit essayer de revenir au score, mais il faut que l’on arrive à garder un certain équilibre. On prenait des vagues à chaque fois. On était plus proche du 2-0, même si perdre 1-0 ou 2-0, c’est pareil, mais je pense que l’on devait faire preuve d’un peu plus d’intelligence pour garder notre équilibre. C’est ce dont je parlais avec Florian Thauvin au bord de la pelouse. Je lui demandais d’aller le dire au coach, même s’il le voyait déjà, mais je pense que sur le terrain, personne n’avait les bonnes consignes ou les joueurs n’ont pas respecté les consignes". Au mieux, cela veut dire que Michel n'a pas la main sur son groupe. Au pire, que sa tactique est discutable. En même temps, dans ce cas, il pourrait se dire enfin qu'il a un point commun avec son prédécesseur, Marcelo Bielsa, que ses joueurs trouvaient aussi un peu trop suicidaire par moments.

Le jour où Bielsa était un "génie tactique"

En y repensant, Michel doit même sûrement enrager. Parce que le coup de jouer avec un milieu et cinq attaquants, cela a déjà été fait, pas plus tard que la saison dernière. Mené 1-0 par Monaco, Bielsa avait laissé Romao seul au milieu de terrain pour Alessandrini, Payet, Batshuayi, Thauvin et Ayew. On avait alors parlé de génie tactique. Pour Michel, on ne parle que de déséquilibre et de limites. Tout ça parce que l'équipe de l'Argentin avait finalement réussi à l'emporter 2-1 ? Ce serait admettre qu'une victoire repose en football sur la réussite offensive. Ce qui serait une erreur. Car pour reprendre cette fameuse victoire face aux Monégasques, l'entraîneur de l'OM ne s'était pas contenté d'envoyer au front les éléments les plus offensifs qui garnissaient son banc de touche. Cette victoire contre Monaco reste un souvenir précieux pour les supporters phocéens. Et pour cause, c'est sans doute le dernier exploit de l'Olympique de Marseille, la seule fois sur les quatre dernières années (depuis le parcours de la bande à Deschamps en Ligue des Champions en 2012 avec la victoire à domicile contre l'Inter Milan) que l'OM s'est imposé face à une équipe plus forte sur le papier. Pour rappel, le Monaco de Jardim, quart de finaliste de la Ligue des Champions, était alors composé de Subasic, Abdennour, Kurzawa, Fabinho, Moutinho, B.Silva, Kondogbia, Ferreira-Carrasco et Martial. À l'heure de jeu, Bielsa avait tenté un coup avec la sortie d'Imbula pour Thauvin, qui découvrait alors les joies d'un poste de relayeur. Bielsa, moqué alors par certains pour la rigidité de son unique système de jeu, pouvait savourer. C'est parce qu'il a insisté, semaine après semaine, avec ce schéma, qu'il pouvait se permettre une folie. Avec ce cadre imposé, malgré le "déséquilibre" de l'entrée de Thauvin, chacun savait ce qu'il avait à faire.

En fait, Bielsa n'était pas fou...

Il est peu probable que Marcelo Bielsa revienne un jour sur son expérience phocéenne. Mais s'il le faisait, ce serait fair-play d'avoir une pensée pour Vincent Labrune et Michel. Car avec la saison catastrophique de l'OM, les deux hommes ont fait beaucoup pour convaincre la minorité qui n'avait pas été séduite lorsque l'Argentin était aux manettes. Toutes les spécificités de Bielsa, tout ce qui faisait qu'il pouvait passer pour un entraîneur à la limite de la folie, se présentent quelques mois après comme des conditions nécessaires et indispensables pour réussir dans ce club. Son exigence envers le groupe et l'extrême méfiance qu'il avait adoptée à l'égard des autres composantes du club n'étaient finalement pas un délire de despote. Ceux qui le pointaient du doigt par exemple la saison dernière, en expliquant que ses séances vidéos étaient trop longues pour les joueurs, doivent aujourd'hui se le mordre en écoutant Michel expliquer dans un sourire qu'il propose des montages de quelques minutes "parce qu'un match entier risquerait d'endormir les joueurs". À la fin du mercato, Vincent Labrune paradait en expliquant qu'il avait refusé de vendre Nicolas Nkoulou à un concurrent direct : "Je me prive de 8-10 M€, mais Nico va amortir ce montant sur le terrain, car, avec lui, l’OM peut finir troisième et, sans lui, c’est plutôt la septième place, ce qui fait une différence de 10 M€ en droits télé et autres rentrées". Cette même personne, qui justifiait le départ de Marcelo Bielsa par un différent financier, se retrouve prise à son propre piège. Dans la même interview, Labrune expliquait que Bielsa "se sentait membre d’une caste, celle de la petite quinzaine des très grands entraîneurs au monde, et ça a un prix !" Dans l'hypothèse où le différend vienne vraiment de là, il aurait donc fallu peut-être faire l'effort. Car s'il est impossible de savoir à quelle place l'équipe aurait fini avec Bielsa cette saison, Michel ne sait manifestement pas comment s'y prendre à l'OM. Et aux yeux des supporters, cela importe parfois autant que le résultat.