C'est une scène qui a choqué plus d'un supporter de l'OM après le match de Saint-Etienne. Premier sorti par son coach à dix minutes de la fin du match, Rémy Cabella a regagné le banc énervé, ne manquant pas de montrer son incompréhension devant les caméras de télévision. Comment ne pas accepter de laisser sa place, ne serait-ce que pour dix minutes, alors que la victoire est acquise ? C'est la question que de nombreux observateurs se sont posés. Pour autant, c'est bien connu, cela fait partie du football, et Cabella, redescendu en pression juste après la rencontre, a dédramatisé sur l'incident en zone mixte.
Michel n'en a pas parlé de suite. Ancien milieu de terrain international, il se murmure qu'il n'aimait pas, lui non plus, regagner le banc de touche avant le coup de sifflet final. S'il y a quelques semaines, l'entraîneur de l'OM n'avait pas hésité à piquer Cabella en public, déçu par son niveau de jeu, il a cette fois-ci joué une autre carte. Invité à répondre sur son amour pour les joueurs de caractère, il a eu ces mots pour Cabella : "Si Cabella est toujours content et qu'il ne râle pas, c'est qu'il est malade. Il proteste pour tout et pour rien, c'est comme le père de la mariée. Il est toujours de mauvaise humeur. En Espagne on dit qu'il a le vin qui tourne, qu'il est de mauvaise humeur. Nous parlons beaucoup avec lui, on le connaît bien, on a de bons rapports. C'est le râleur du groupe ! Mais c'est bon enfant et ça se passe très bien. S'il joue comme ça il peut protester autant qu'il voudra, mais pas trop non plus !"
Régulièrement pointé du doigt pour son amour de la communication, Michel a ici l'occasion de montrer qu'il maîtrise plutôt bien le sujet. Sa réponse, pleine d'assurance, permet déjà de dédramatiser l'évènement. Ce qui est mieux que de nier et ainsi de donner plus d'importance à un sujet qui n'en mérite vraiment pas plus. Dans sa tirade, l'entraîneur de l'OM fait comprendre qu'il y a de la vie à l'intérieur du groupe, des échanges. Et il termine en rappelant que ce qui compte avant tout, c'est la vérité du terrain. Ce qui fait vraiment du bien, à l'heure où des débats entiers sont consacrées à l'attitude des footballeurs pendant les hymnes. Mais en renvoyant Cabella à son image de râleur, Michel envoie aussi un message à son joueur : il ne prendra pas les coups pour lui et il ne cautionne pas forcément. Ce qui pourra peut-être servir s'il y a des suites. En communication, rien n'est jamais innocent.