Auteur d'une saison pleine avec l'OM, Bafétimbi Gomis a fini l'exercice 2016-2017 en boulet de canon avec des buts cruciaux contre Nice, à Bordeaux et contre Bastia. Des buts qui ont permis à l'OM d'assurer la 5e place, qualificative pour le 3e tour préliminaire de l'Europa League. Et pourtant ce n'était pas gagné.
L'histoire commence le 29 juillet 2016 avec l'officialisation du prêt de Bafétimbi Gomis à l'OM, et avec une photo qui fera date aux côtés de l'éphémère président suisse Giovanni Ciccolunghi. Après une préparation en marge du groupe à Swansea, où il ne fait plus partie des plans gallois, la Panthère débarque dans un club qu'il a toujours aimé et dont il dira plus tard que s'il avait su ce qu'était l'OM de l'intérieur, il serait "venu plus tôt" ! Le pari est d'autant plus osé de sa part que l'OM n'a pas les moyens de construire une équipe de haut niveau pour l'entourer. Ainsi, lorsqu'il débarque le club a perdu un grand nombre de joueurs majeurs (Mandanda, Dja Djédjé, Batshuayi, Mendy, Nkoulou ou encore Barrada) et n'a recruté que des seconds couteaux ou des inconnus (Sakai, Hubocan, Khaoui, Machach, Iseka), Florian Thauvin ou William Vainqueur n'arriveront qu'après sa signature.
Son profil expérimenté mais encore sacrément efficace était tout ce qu'il fallait pour relancer la machine et il joué un rôle incroyable de capitaine lorsque l'OM a compris que Lassana Diarra avait déjà quitté le navire dans sa tête lors de son départ avorté lors du mercato estival. Auteur d'un très bon début de saison, le leader naturel de cet OM bancal a d'abord été convainquant sous les ordres de Franck Passi, avec notamment un gros mois de septembre qui lui permit d'être élu Phocéen du mois. Une fois le rachat validé et le trio Eyraud-Zubizarreta-Garcia aux manettes, il confirma son importance en attendant l'arrivée de Payet et Sanson qui ont transfiguré la ligne d'attaque. Au final, il termine avec un score de 20 buts en Ligue 1. Depuis le début des années 2000, seul André-Pierre Gignac avait franchi cette barre de la vingtaine en championnat en 2014-2015 avec 21 unités. Même les très efficaces Mamadou Niang et Didier Drogba n'ont jamais atteint ce total (18 au mieux pour tous les deux si l'on ne se penche que sur la Ligue 1).
Si la plupart des supporters sont d'accord pour remercier Bafétimbi Gomis d'être venu à l'OM alors que le club était en ruines, la question de son avenir au club fait toutefois débat. L'OM espère attirer une pointure à ce poste cet été, mais souhaiterait aussi pouvoir garder Gomis. Seul hic, Gomis ne veut pas jouer les utilités, mais veut se sentir important dans un projet (comme il l'a encore répété samedi soir, voir en vidéo). Un rôle de remplaçant ne lui conviendrait pas, et dans le même temps, un rôle de titulaire signifierait que l'OM fortuné de Frank McCourt ne serait pas parvenu à proposer mieux à un public du Vélodrome qui attend un grand buteur cet été. "Un attaquant à vingt buts ne peut pas être une doublure", a-t-il commenté à quelques reprises en cette fin de saison. Une équation complexe qui trouvera déjà un premier instant important dans quelques jours, lorsqu'Andoni Zubizarreta évoquera l'avenir du buteur avec ses représentants. Nul doute qu'à ce moment-là, les 20 buts marqués par Gomis seront un atout majeur pour lui dans la négociation. Lui qui sera de plus, très certainement, courtisé par quelques autres clubs, alors que Swansea ne compte plus sur lui. "Je vais prendre un peu de vacances et y retourner en début de saison prochaine. Que ce soit pour revenir à Marseille ou autre, il y a trois partie à mettre d'accord. A Marseille, il y a tout pour rendre un footballeur heureux. " déclarait-il dimanche soir sur RTL. Gomis peut ainsi signer un contrat confortable ailleurs. Il aura rendu service à l'OM avec cette saison de transition qui débouche sur une qualification européenne, et le club lui aura permis de se refaire une cote sur le marché, alors que plus personne ou presque en dehors de la France n'en voulait il y a un an. C'est à l'heure d'aujourd'hui le scénario le plus probable.