Mentalité française ou mentalité médiocre ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 01/10/2015 à 10:28
A choisir, le Juve - FC Séville était bien plus excitant. Mais, puisque le PSG est le prochain adversaire de l'OM en championnat, autant saisir l'occasion de les voir évoluer en Ligue des champions avant de les retrouver dimanche soir au Parc des Princes. Ce mercredi soir, c'était la petite musique de la Ligue des champions dans beaucoup de foyers marseillais pour regarder Shakhtar-Paris. Toujours un peu irritant au départ. Mais encore plus agaçant par la suite.
Parce que ce match ne se déroulait que quelques heures après la conférence de presse de Michel. Pour rappel, l'entraîneur de l'OM a fait part de son incompréhension face à la mentalité française, qui pousse certains joueurs à vouloir se préserver et à choisir leurs rencontres, de peur de se blesser. "Certains me disent qu'ils sont fatigués, qu'ils ont de petites gênes et qu'ils doivent se reposer, c'est une chose à laquelle je ne suis pas habitué". Le technicien espagnol a pris soin de préciser que cela s'appliquait un peu partout en France, pas seulement à Marseille. Une mentalité bien française donc. Après tout pourquoi pas. Paris, club français entraîné par un coach français, ancien international français, dont le staff (Gasset, Dehon...) a fait ses armes dans le championnat de France, a donc dû être confronté au même problème pour ce déplacement européen. Car si le club parisien joue 24 heures avant l'OM, ils ne reçoivent pas, encaissant un long déplacement jusqu'en Ukraine. Et pourtant, Laurent Blanc a aligné ses titulaires. TOUS. Trapp, Aurier, Thiago Silva, David Luiz, Verratti, Matuidi, Cavani, Di Maria... même Maxwell (34 ans), Thiago Motta (33 ans) et Zlatan Ibrahimovic (33 ans). Avec son équipe-type, Paris a donc rapidement mené 2-0. Grâce à une belle vigilance de son arrière-garde, la rencontre a donc été un long fleuve tranquille pour la formation parisienne. Zlatan s'est sûrement moins fatigué que s'il avait dû commencer sur le banc en vue du match contre l'OM, avant de se faire envoyer sur le terrain à un quart d'heure de la fin pour faire la décision. Là, les hommes de Blanc se sont offert une séance d'entraînement à l'extérieur, avec la gestion paisible d'un match joué dans les 20 premières minutes. Si au lieu de mentalité française on parlait donc de mentalité médiocre ?
Etrangement, à la suite de la conférence de presse de Michel et ses déclarations chocs, le groupe des Olympiens retenus pour cette rencontre n'a pas été communiqué dans la foulée. Le club n'a fait part que dans la nuit des ... 22 éléments retenus pour la rencontre ! Ils seront donc 4 à prendre place en tribunes au dernier moment. Un moyen comme un autre de noyer le poisson, et de ne pas jeter en pâture aux supporters les joueurs qui veulent se préserver. Qui sait, avec une journée d'écart, plus personne ne s'en souviendra... Mais dans cette histoire, qui est vraiment coupable ? Les joueurs, l'entraîneur qui rend le sujet public pour se protéger ? Et s'il fallait plutôt chercher ailleurs ? La saison dernière, l'OM avait un entraîneur qui demandait beaucoup à ses joueurs. Un pressing pendant 90 minutes et des joueurs reconduits match après match pour travailler les automatismes. Dès les premières semaines, ce technicien a dû essuyer une pluie de critiques de la part d'observateurs estimant que sa formation ne pourrait pas tenir la cadence sur toute la saison. Un discours répété à l'envi qui a fini par rentrer dans la tête des joueurs, qui ont demandé dès le mois de janvier des entraînements plus courts, avec la bénédiction de certains membres du staff, qui ne cachaient même pas leur satisfaction de voir la méthode de l'Argentin dérailler. S'il faut chercher des coupables à la situation actuelle, après les déclarations de Michel, c'est donc peut-être tous ceux qui n'ont pas permis à Marcelo Bielsa d'aller au bout de ses idées. On en trouve à tous les étages de la Commanderie, mais aussi dans toutes les travées du Vélodrome.