Mennucci : "On est encore loin de la vente"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 14/04/2016 à 20:20
Depuis plusieurs mois, Patrick Mennucci, député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, encourageait Margarita Louis-Dreyfus à vendre l'OM, afin qu'un investisseur reprenne le club avec de plus grandes ambitions. L'homme politique marseillais voit donc d'un très bon oeil le dernier communiqué de l'actionnaire majoritaire où elle explique vouloir céder le club marseillais. Pour la suite, il espère qu'un investisseur solide se présentera.
Que vous inspire l'officialisation de la mise en vente de l'OM ?
Patrick Mennucci : "Si on m'avait écouté il y a trois ans, quand on a compris que madame Louis-Dreyfus n'avait pas la volonté d'investir dans l'Olympique de Marseille, on n’en serait pas à cette saison catastrophique que nous connaissons. C'est donc une très bonne chose qu'elle ait enfin avouée, excusez-moi du terme, car la vente est en cours depuis près d'un an et demi. C'est bien qu'elle le dise aujourd'hui, ça va permettre d'accélérer les choses."
Avez-vous une idée de ce qui peut se produire dans les jours à venir ?
P.M. : "Le vrai problème aujourd'hui est financier. Personne aujourd'hui n'est en capacité, à part Munich, Madrid, Barcelone, les deux clubs de Manchester... de gagner de l'argent en faisant du football. C'est du mécénat, du mécénat d'entreprise, de communication. Marseille ne peut pas gagner d'argent, il va falloir investir au moins quelques années, avant d'amener le club à être rentable. Il faut des gens qui aient beaucoup d'argent. Je me méfie beaucoup des opérations locales. Xavier Giocanti par exemple, qui est l'associé de Renaud Muselier et qui pourrait avoir les faveurs de la municipalité. Il faudrait quand même qu'il nous explique comment, et avec quel argent les choses vont se faire. Ce n'est pas possible que ce soit juste du copinage. Et quand on me dit que madame Louis-Dreyfus ne s'intéresse pas à ce que ça va rapporter, ça veut dire qu'elle a compris que le club vaut plutôt 40 millions comme je l'ai toujours dit, plutôt que 100 millions d'euros. Il est évident que ce club ne vaut pas grand-chose aujourd'hui, dans la situation où il est, dans le désordre, avec un système de supporters effroyable. Je pense qu'on est encore loin de la vente. Il peut y avoir une vente, qui soit une vente inutile. Ce qui est nécessaire aujourd'hui, c'est une vente utile, c'est-à-dire de gens qui décident de perdre de l'argent pendant quatre ou cinq ans, pour en faire un des tops 10 européens."
Concernant la piste Giocanti, vous estimez que ce sont des gens qui n'ont pas la surface financière? Il faudrait peut-être qu'ils viennent accompagnés de gens plus solides ?
P.M. : "Je suis assez réservé sur la dimension économique de cette équipe. J'y crois au niveau de Saint Giniez ou du Prado, mais pas au niveau européen. Après, il peut aussi être le représentant d'autres intérêts. Sa femme étant la directrice générale du FMI, il peut avoir des contacts avec beaucoup d'autres personnes. Mais entre la politique à ce niveau et l'OM, il faut faire extrêmement attention. Les gens qui feraient cette affaire prendraient des responsabilités très lourdes pour eux-mêmes, et pour leur camp politique. Ce que j'aimerais bien, c'est avoir un vrai investisseur qui s'intéresse au club, qui sache que pendant quelques années, il ne va pas gagner d'argent, et qu'il essaye de faire monter ce club dans le top 10 européen. Là, il pourra en gagner."