Mendy, Imbula : les petits frères sont là

Le monde à l'envers. En fin de match contre Bastia, Benjamin Mendy a sorti un joli râteau pour protéger sa balle alors que, quelques minutes plus tard, Giannelli Imbula est allé tacler dans les pieds de l'adversaire pour récupérer - proprement - un ballon au milieu de terrain. On aurait pu s'attendre à ce qu'ils échangent les tâches vu leurs postes. On aurait sûrement été un peu fou, surtout, de s'attendre à une telle implication de ces deux éléments. Pendant de nombreuses semaines, ils ont incarné les défaillances de ce fameux "projet jeune" de l'OM, autant par leurs comportements que par leurs performances.

La semaine dernière, José Anigo avait dû sortir Mendy après l'heure de jeu face à Toulouse, tant le jeune latéral n'y était plus. Dans la semaine, en conférence de presse, l'entraîneur devait passer au crible toutes les solutions de remplacement, tant l'option n'était pas convaincante : Morel, Mendes, Fanni, voire même André Ayew. Et au final, alors qu'il n'était que le seul postulant, l'ancien Havrais a sorti un gros match, faisant tout pour mettre en avant ses points forts, ceux qui sont le plus durs à avoir : sa qualité de centre et son aisance technique, qui lui a permis de ressortir des ballons propres malgré le pressing adverse. "Il a fait un très bon match, un match sérieux. Il n'est pas monté n'importe comment, commente son capitaine, Steve Mandanda, que vous pouvez retrouver sur le Phocéen TV. On est content pour lui, parce qu'il est jeune, mais il apprend et il travaille pour combler les quelques lacunes qu'il a. J'espère qu'il va continuer et nous faire de grosses performances comme ça jusqu'à la fin." Nul besoin d'être un expert pour déchiffrer ce qui pouvait être reproché au jeune élément sur le pré ces derniers temps. Reste à enchaîner et à gommer ce que peuvent également lui reprocher certains coéquipiers dans son attitude en dehors du terrain. 

C'est un peu le même topo pour Imbula. Même si à la réponse de Mandanda, plus vague, on voit bien que le milieu de terrain part de plus loin : "On a beaucoup critiqué les jeunes cette semaine. Ils ne sont pas les seuls à jouer. Nous aussi, anciens, on est responsables des contre-performances qu'il peut y avoir ces derniers temps. Donc, quand on sort des matchs tous ensemble, on est vraiment content". Le mot "ensemble" a évidemment été choisi, tant le groupe a pu reprocher au joueur d'en faire parfois qu'à sa tête, comme par exemple après la rencontre à l'Emirates face à Arsenal, où Mandanda, déjà, avait fait part de son agacement, prenant soin cependant de ne pas livrer le nom de son coéquipier.

En fait, les trajectoires de Mendy et Imbula n'ont rien d'affolantes. Car si Florian Thauvin ne tient pas à défendre ses jeunes coéquipiers, rappelant que lorsqu'on joue à l'OM, il faut assumer, il glisse qu'il a, lui, déjà disputé une saison en Ligue 1, pour expliquer sa meilleure adaptation. Et si l'on se penche sur son exercice bastiais de la saison dernière, il avait connu des premiers mois compliqués, marqués par des incompréhensions avec ses partenaires. Puis, il s'est lâché en seconde partie de saison. Dimanche, Mendy et Imbula retrouveront Saint-Étienne, contre qui ils avaient marqué leurs premiers buts avec l'OM au Vélodrome au match aller. De quoi passer la seconde et se lâcher, aussi ?