Habib Beye commentait Clermont-OM pour le compte de Canal+. Pendant de longues minutes, il s'est retenu, a hésité. Puis au bout d'un moment, c'est sorti, presque de force. "Maxime Lopez me fait penser à un autre joueur du centre de formation que j'ai vu débuter, avec la même facilité'. Par pudeur, l'ancien olympien n'a pas voulu coller le nom de Samir Nasri à celui du jeune milieu. Mais tout le monde a vu où il voulait en venir. Et personne ne lui en voudra, tant la première du minot marseillais a été un succès. Pas même Lopez et son entourage, qui vont de toute façon devoir s'habituer aux comparaisons en tout genre dans les semaines à venir. L'ancien pensionnaire du club du Burel pourrait ainsi être associé à Mathieu Valbuena. Et c'est tout le mal qu'on lui souhaite. "Petit Vélo" avait profité de l'arrivée d'un nouvel entraîneur à l'OM au mois d'octobre, un certain Eric Gerets, pour marquer des points à sa première titularisation. Lopez a fait de même avec Garcia. D'accord, il n'a pas débloqué la rencontre d'un but inoubliable. D'accord, ce n'était pas Anfield, pas la Ligue des champions, pas Liverpool en face. Mais là aussi ça faisait un an que le supporter de l'OM entendait parler d'un pur talent sans jamais vraiment le voir à l'oeuvre...
Dans le cas de Mathieu Valbuena, l'éclosion tardive était due à un comportement pas vraiment en adéquation avec le reste du vestiaire. Pour Maxime Lopez, cela a plus été une question de jeu. Petit gabarit qui excelle dans la passe et la circulation du ballon, il a besoin d'être au centre du projet. L'an dernier, il a passé sans problème l'obstacle de la CFA en jouant dans une réserve bâtie pour lui. Avec deux milieux récupérateurs derrière et trois attaquants devant. Au mois de janvier, Michel a sérieusement envisagé de le lancer dans le grand bain l'hiver dernier. Tout comme Franck Passi ces dernières semaines, qui lui a offert deux fins de matchs, à Guingamp et contre Metz. Mais aucun n'a osé franchir le pas. Rudi Garcia a pris le risque, lui. Certes, il peut se le permettre alors que tout le monde baigne encore dans l'euphorie de son arrivée. Mais il fallait oser, alors qu'ils étaient nombreux à vouloir attaquer son image de coach offensif après la performance olympienne dans l'antre du PSG. Au final, le pari est gagné, avec une qualification, mais surtout une victoire avec la manière. Avec une première mi-temps de grande qualité pour être précis, et une possession de balle indécente grâce à un Maxime Lopez dans tous les bons coups, avec cette faculté donc à rendre le jeu plus fluide de par ses passes.
Après Rolando à Paris, Rudi Garcia a donc transformé un remplaçant en très bonne solution opérationnelle immédiatement pour l'équipe à l'occasion de son deuxième match. A ce rythme, il n'y aura plus besoin de recruter grand-monde au mercato hivernal. Sauf que le technicien s'est immédiatement senti obligé de recadrer les choses concernant Lopez. Lui, comme Machach, ont fait un bon match, mais il ne faut pas oublier qu'ils jouent parce que Rémy Cabella et William Vainqueur ne sont pas disponibles.Un discours qui va permettre à l'élément de 18 ans de ne pas s'enflammer. Si ce n'est pas lui qui l'a lancé dans le grand bain, Rudi Garcia a prouvé à Lille avec Eden Hazard qu'il savait ne pas faire brûler d'étapes à un élément prometteur du centre. Il va falloir en faire de même à Marseille, où s'il n'est peut-être pas question du même potentiel, l'attente sera tout aussi grande. Déjà, les premières rumeurs concernant son avenir fuitent : son contrat se termine à la fin de l'année, et les dirigeants seraient bien inspirés de le prolonger rapidement. Sauf que si le milieu offensif a bien signé pour trois ans à l'été 2014, il y a bien deux saisons de plus en option. S'il ne faut pas s'enflammer, il ne faut pas s'inquiéter non plus.