Il ne faut pas s'enflammer. Surtout pas. Maxime Lopez n'a pas encore 19 ans, ses matchs de Ligue 1 se comptent sur les doigts d'une seule main. Ce n'est pas le moment d'en faire une star, d'élever subitement le degré d'exigence à son égard pour finalement le griller. Ca, c'est le discours de circonstance que tout supporter marseillais s'est gardé sagement dans un coin de la tête lorsque le milieu offensif a fait ses premiers pas chez les pros. Et c'est logique. Mais il faut maintenant se rendre à l'évidence. Vu qu'il n'y a pas un autre joueur dans cet effectif capable de faire ses passes, ses orientations et ses ouvertures, Maxime Lopez est indispensable à cette équipe de l'OM. Contre Caen, il a touché près de 129 ballons, une première à l'OM depuis 10 ans. Il a été le meilleur phocéen sur la pelouse, avec Rolando, les deux choix forts de Rudi Garcia, ce qui coupe l'herbe sous le pied de ceux qui voulaient commencer à critiquer l'entraîneur olympien.
Pour ne pas s'enflammer donc, il est juste de préciser que Maxime Lopez n'est pas Andrès Iniesta. Mais comme il est entouré de Machach, Gomis ou encore Sarr, il n'en reste pas moins indispensable à l'OM. Peu importe son âge. Si pour le déplacement à Monaco, Rudi Garcia annonce qu'il le renvoie en CFA pour le laisser digérer et titularise André-Franck Zambo Anguissa à la place par exemple, pas sûr que tout le monde comprenne. Même ceux qui veulent ne pas s'enflammer avec "le petit". A un poste différent, Maxime Lopez se retrouve dans la même position que Nasri, lorsque Philippe Troussier l'alignait systématiquement à 17 ans juste derrière, au choix, Luyindula, Marlet, Bamogo ou Koke. Cela ne veut pas dire que ça va être facile pour le jeune milieu de terrain. Ses adversaires, à l'image de Nicolas Seube, n'hésitent pas à s'en prendre à lui verbalement. Si Gomis est venu jouer les grands frères sur le coup, venant chercher des explications en tête à tête, il va falloir s'y habituer. Le changement va aussi venir de l'intérieur. En conférence de presse d'après-match, Rudi Garcia, dont vous pouvez retrouver le détail des explications dans la vidéo, a été plutôt clair : le match de Montpellier prouve que Lopez ET Cabella dans l'entrejeu, c'est trop léger à son goût. Ca devrait donc être désormais soit l'un, soit l'autre. Après 90 minutes sur le banc, Cabella n'aura peut-être plus le même sourire. Ca ne serait pas une première dans l'histoire du football.
Sans s'enflammer, Maxime Lopez sait qu'il a une carte à jouer jusqu'à la trêve dans cette équipe. Rudi Garcia doit faire avec les moyens du bord, composer avec des joueurs qui n'ont pas vraiment l'étoffe du nouveau projet phocéen. Au jeu du moins mauvais, Maxime a de grandes chances d'être toujours dans les onze premiers. Mais après ? Qu'en sera-t-il une fois que les premières recrues de la nouvelle ère auront débarqué ? Faut-il recruter en fonction de Maxime Lopez, construire une équipe autour de lui pour que ses caviars se transforment enfin en passes décisives ? Ou justement, parce qu'il est jeune et qu'il faut le préserver, faut-il recruter dans son secteur de jeu pour que la distribution ne repose pas uniquement sur ses épaules ? Un beau casse-tête pour Rudi Garcia, même si l'urgence de recrutement semble se porter sur d'autres postes.