Margarita Louis-Dreyfus, 17 jours après
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 04/04/2016 à 11:39
C'était l'image du match, plus encore que le coup de sang d'Alessandrini ou le sublime but contre son camp, à l'instinct, de Karim Rekik. Michel, accompagné par un membre de la sécurité du club (dès fois qu'il ait envie de s'échapper ou qu'un micro se tende pour qu'il sorte un parapluie), qui s'engouffre dans un van noir aux vitres teintées. Se trouvent déjà dedans Vincent Labrune, Luc Laboz, l'avocat du club et Franck Passi. En direct sur le plateau du CFC, Pierre Ménès pense que l'avenir du club va se décider dans une paillote, les pieds dans le sable. Mais non, un jet privé attend la délégation, direction Zurich où une réunion avec Margarita Louis-Dreyfus est programmée pour le lendemain.
Trop c'est trop, la tsarine reprend les choses en main. Sauf que. Même pour un milliardaire, un tel vol ne s'organise pas d'un claquement de doigts. Tout avait été calé quelques jours en avance. Donc avant le match de Bastia. Un détail qui change tout. Car cela veut dire que Margarita Louis-Dreyfus et/ou sa garde rapprochée ont programmé cette réunion en se basant sur la réception de Rennes, un sacré fiasco avant, pendant et après le match. Mais c'était il y a... 17 jours.
Une preuve de plus de l'implication de l'actionnaire principale du club qui a clairement d'autres priorités dans la vie. Cela explique pourquoi les deux principaux invités de cette fameuse réunion, Vincent Labrune et Michel, ont insisté lourdement dans leurs positions ces derniers jours. Parce qu'ils se doutaient que la sentence allait arriver, peut-être même parce qu'ils en avaient officiellement été informés, les deux hommes ont tenté. Labrune a fait comprendre qu'il n'était plus du tout solidaire des décisions de l'actionnaire, pendant que Michel a donné du repos à ses joueurs pendant la trêve, comme pour montrer qu'il n'a rien à reprocher à sa méthode. Son message en conférence de presse à Bastia était on ne peut plus clair. "Si vous voulez me virer, très bien, je peux comprendre, mais cela a un prix" pouvait-on comprendre entre les lignes.
Reste une interprétation, qui n'est, à ce stade, qu'une hypothèse. Comme son défunt mari avant elle, Margarita Louis-Dreyfus ne serait en réalité pas aussi candide et désinvolte qu'elle en a l'air. Cette réunion n'a pas été programmée au lendemain du match de Bastia par hasard. L'actionnaire s'est peut-être donné le match en Corse pour savoir quel était le fusible à faire sauter en fonction du résultat. Car il est clair dans son esprit qu'une tête doit tomber. Ce n'est qu'un scénario fiction pour l'instant, mais il peut prendre du poids dans les prochaines heures.