Selon toute vraisemblance, Michel devrait être le futur entraîneur de l'OM après Marcelo Bielsa et un intermède de deux matchs de Franck Passi. Michel ? Un élégant joueur du Real Madrid, membre de la fameuse Quinta Del Buitre, ce groupe de cinq joueurs qui va faire enfiler les titres comme des perles au club merengue à la fin des années 80 (il gagnera en tout 7 titres de champion avec le Real). Dans ce fameux quinté, on retrouve Emilio Butragueno, évidemment, mais aussi Martin Vazquez, arrivé à l'OM avec Rüdi Völler mais qui n'a pas fait de vieux os avec Bernard Tapie, une quinzaine de matchs tout au plus. Devenu entraîneur il y a dix ans, Michel est passé par le Rayo Vallecano, la réserve du Real Madrid, Getafe, le FC Séville et l'Olympiakos où il a gagné ses premiers titres en tant que coach, deux titres de champion de Grèce et une coupe. Selon des informations de BeIN Sport, il viendrait avec Rafael Alkorta en tant qu'adjoint, emblématique défenseur de l'Athletic Bilbao qu'il a connu au Real Madrid. José Vallejo et Carlos Mandia, le premier en tant que préparateur physique, le second en tant que superviseur des adversaires, complèteraient son staff.
Le milieu de terrain joue toujours dans ses équipes avec un numéro 10. Pour lui, c'est la clé du beau jeu, comme il l'avait expliqué à So Foot l'an dernier : "Les 10 ont toujours été des footballeurs cérébraux. Ils ont le spectacle dans leur tête, ils amusent les stades et donnent vie à la circulation du ballon. Ce sont des références : c’est très rare de voir un joueur porter le 10 et avoir les pieds carrés. En Espagne, on dit souvent : "Dis-moi quel 10 tu as et je te dirai comment joue ton équipe". Cela veut dire beaucoup de choses. Cela veut surtout dire que la victoire, seule, ne vaut rien, s’il n’y a pas la manière. Et ceux qui se chargent de la manière et de mettre le sceau "qualité", ce sont les 10". Rémy Cabella et Abdelaziz Barrada, qui évoluait avec la réserve de Getafe lorsque Michel en était l'entraîneur, peuvent être rassurés : avec cet entraîneur, ils vont être couvés, comme l'a été Alejandro "Chori" Dominguez, excellent meneur de jeu à l'Olympiakos sous les ordres de l'Espagnol. "Moi qui ai été un 8 et un 10 dans mes premières années de pro, je me vois mal brider mes joueurs aujourd’hui. J’aime qu'ils me surprennent, parce que s’ils arrivent à me surprendre, ça veut dire qu’ils surprennent l’adversaire. J’aime la spontanéité et les prises de risques de mes joueurs. Au quotidien, je ne me bats pas pour qu’ils jouent bien au football, mais pour qu’ils comprennent le jeu. C’est ça qui rend meilleur tout un groupe et c’est pour ça que nous nous battons tous les jours" expliquait-il. "Il a toujours essayé de faire pratiquer un beau football à ses équipes, quitte à privilégier le spectacle au résultat, nous confirme un fin observateur du football espagnol. On en a même parlé au Real à un moment donné, pour le formidable symbole que ça serait de l'avoir sur le banc". L'ancien Olympien Pierre Issa, qui fut son directeur sportif à l'Olympiakos, abonde dans les colonnes de La Provence : "Il prône le beau jeu, repartir proprement de derrière, construire, attaquer ; même si parfois, ça peut jouer des tours à l'extérieur. Quand on menait 2-1 sur le terrain de la Juve, on a fini par perdre 3-2, mais il n'a pas peur des adversaires, il garde son idée, ses principes et c'est ce qui fait sa réussite".
Mais Michel a aussi des détracteurs et des torts. Sur Twitter, le Camerounais Gaëtan Bong, qui l'a connu en Grèce, souhaitait bon courage aux joueurs de l'OM avant de préciser sa pensée en sous-entendant qu'ils auraient affaire à un entraîneur qui s'intéresse avant tout à son image. C'est qu'il y a des tâches dans le parcours de l'ancien pilier de la Maison Blanche. Sa seule expérience dans un grand club, Séville, s'est soldée par un échec. "Il avait du mal à gérer les stars, nous confirme notre source ibérique. Il y a vite un rapport de force qui s'installe avec les forts caractères". Ce qui ne devrait pas poser de problème à Marseille où il va avant tout diriger de jeunes éléments, qu'il se devra de sublimer selon la consigne présidentielle. Mais attention, dans ce domaine, Michel peut en rater de belles. Il est passé sur le banc de la réserve du Real, où est actuellement assis Zinédine Zidane. Comme ZZ, il avait son fils, Adrian, dans le groupe au poste de milieu offensif. Et il a préféré le faire jouer au détriment d'un autre élément prometteur, parti alors gratuitement en fin de saison au FC Valence. Un certain Juan Mata... En fin de saison, il sera relégué avec la réserve en troisième division. Outre Mata, il avait pourtant à sa disposition Alvaro Arbeloa, Ruben De la Red, Roberto Soldado, Alvaro Negredo... Son probable futur adjoint, Alkorta, était ces derniers temps, consultant à la télévision espagnole, à la manière d'un Mickaël Landreau ou d'un Eric Carrière, reconnu par tous pour sa bonne capacité d'analyse. Le futur ticket gagnant pour l'OM ?